Ils s’engagent après les JMJ
Paris Notre-Dame du 20 octobre 2011
Deux mois après le rendez-vous madrilène, certains « JMJistes » aspirent à inscrire dans leur quotidien ce qu’ils ont vécu, en s’investissant dans leur paroisse.
Les JMJ ne seront pas réduites à une saine expérience, isolée dans un programme de vacances bien rempli. La preuve :deux mois après Madrid, l’envie de prolonger cette expérience d’Église au niveau local et, surtout, au rythme d’une année scolaire se fait sentir chez les « jeunes ». À l’aumônerie Vacourdy, de l’Immaculée Conception (12e), l’« audace » à laquelle Benoît XVI a appelé ses hôtes cet été s’est glissée dans certaines têtes. À la rentrée, sept « JMJistes » se sont intégrés dans le groupe paroissial qui propose un petit déjeuner pour les personnes démunies du quartier, un dimanche par mois. Une rencontre qui se poursuit par un partage d’Évangile, avant leur participation à la messe dominicale. « Certains perçoivent mieux, depuis ces JMJ, le lien qui unit l’amour de Dieu et le service des autres, au sein d’une Église qui vit aussi grâce à leur implication, analyse le P. Albin Malry, vicaire à l’Immaculée Conception (12e). Comme aumônier, j’étais soucieux d’alerter ces jeunes sur le risque d’en rester à une “logique consommatrice” de l’événement des JMJ. La préparation au sacrement de réconciliation, un temps d’enseignement dans le car du retour, ont pu sensibiliser certains pour mieux vivre la suite,une fois le quotidien parisien revenu. »
Mieux servir Dieu
Dans d’autres paroisses, la participation de certains Parisiens aux JMJ a été le ressort soudain d’un engagement sur la durée. Adrien, 23 ans, étudiant et paroissien de St-Pierre de Montrouge (14e), qui participait pour la première fois aux JMJ cet été, anime depuis septembre un groupe de catéchisme de 5e : « Ces JMJ m’ont porté et m’ont donné un nouveau rythme deprière. De retour, je suis heureux de pouvoir redonner ce que j’y ai reçu. Cela me permet aussi de me mettre sur des rails tout au long de l’année. Et puis expliquer les choses permet de mieux les comprendre soi-même. Les enfants m’apportent aussi par leurs questions, auxquelles je n’aurais moi-même jamais pensé : on rencontre le Christ à travers eux ! Enfin, cette activité m’ancre un peu plus dans la paroisse : avant je ne faisais qu’aller à la messe le dimanche. Aujourd’hui, j’y suis pour le catéchisme et je retrouve les autres « JMJistes » le jeudi pour prier. » Xavier, 24 ans, paroissien de Ste-Clotilde (7e), est devenu, quant à lui, catéchiste auprès de lycéens suite à sa participation aux JMJ de Sydney en 2008. Après avoir vécu l’édition de Madrid en tant qu’animateur auprès d’un groupe de jeunes de la paroisse et aujourd’hui responsable d’un groupe de prière de jeunes pros et d’étudiants, il mesure toute l’importance se son implication : « Les“ados” sont souvent dans la “provoc”par rapport à toutes ces questions de foi, explique-t-il. Or, nous, jeunes adultes, sommes passés par-là quelques années auparavant. À nous de les diriger au mieux, tout en laissant Dieu veiller. » Enfin, pour Sébastien, 24 ans, responsable du cycle des lycéens de l’aumônerie Vacourdy, les JMJ restent un repère et un objectif : « Tous nos lycéens n’ont pas pu venir avec nous à Madrid, explique-t-il. Mais la préparation de l’événement avec les jeunes de l’aumônerie l’année dernière, a fait tâche d’huile. De cinq lycéens inscrits l’année dernière nous sommes passés à 15 et pratiquement tous iront à Rio. À travers ces projets d’Église, notre objectif est de redonner confiance aux jeunes en les encourageant à vivre des choses concrètes. » • Laurence Faure