« Jeanne et Thérèse sont de grands exemples d’audace »

Paris Notre-Dame du 1er décembre 2022

Dans son album sorti fin septembre, Jeanne, l’interprète Natasha St-Pier chante sainte Jeanne d’Arc. Un projet né à l’issue d’albums composés autour des textes de sainte Thérèse de Lisieux. Elle le présente dans un spectacle donné entre autres à N.-D.-de-la-Croix (20e), le 6 décembre prochain.

© Sylvie Bessou

Paris Notre-Dame – Pourquoi ce choix de chanter des saintes françaises ?

Natasha St-Pier – Je ne pense pas avoir posé un choix. C’est arrivé. Après Mourir demain, j’avais voulu faire une petite pause. J’étais lasse du milieu de la chanson que je trouvais superficiel. Je suis revenue avec un album un peu reggae, songeais à faire quelque chose autour des années 1930 et 1940, époque que j’adore, quand on m’a contactée pour un album autour de sainte Thérèse. J’ai accepté le projet parce que j’aimais les chansons composées par Grégoire sur les textes de Thérèse. Pour travailler au mieux, j’ai voulu connaître davantage cette figure. J’ai commencé à m’intéresser à ses écrits. Et, peu à peu, je suis devenue admi¬rative de cette femme, de ce qu’elle a été, de sa vision. Après la sortie de l’album, je voulais revenir à des chansons « plus classiques ». Et je suis tombée sur les pièces de théâtre que Thérèse avait écrites, parmi lesquelles se trouvait une pièce sur Jeanne d’Arc…

P. N.-D. – Qu’est-ce qui rapproche ces deux figures spirituelles féminines françaises ?

N. S.-P. – Thérèse était passionnée par la vie de Jeanne d’Arc. Mais pas par la vie
racontée dans les cours d’Histoire. Elle était touchée par les combats intérieurs de cette jeune femme : ce qui s’est passé dans sa tête et dans son coeur quand elle a commencé à entendre des voix, les émotions qu’elle a pu ressentir en prison… Thérèse savait qu’elle aussi avait un combat à mener. Mais que celui-ci ne se ferait pas avec des armes et des épées mais avec le coeur. Je suis très admirative de son côté rebelle. À 15 ans, en rencon-trant le pape, alors que tout le monde lui demande de garder le silence, elle l’implore de la laisser entrer au Carmel. Jeanne partage cette capacité de défendre ses convictions sans peur du regard des autres. Ces femmes ont tenu tête à des hommes de pouvoir. Elles sont de grands exemples d’audace et ont fait preuve d’un grand courage. C’est une qualité que je n’ai pas et que j’admire.

P. N.-D. – Qu’ont-elles à nous dire aujourd’hui ?

N. S.-P. – Qu’il est possible d’embrasser totalement nos ambitions. Jeanne a changé le cours de l’Histoire. Thérèse a réussi à faire partie de ces femmes dont on parle le plus aujourd’hui. Ces femmes n’ont jamais abandonné leurs combats en nourrissant une foi active.

P. N.-D. – Comment avez-vous construit cet album et ce spectacle [1] ?

N. S.-P. – L’album a été conçu d’après la pièce de théâtre écrite par Thérèse de Lisieux. Nous l’avons divisée en plusieurs parties et en avons fait quatorze chansons en intégrant une reprise de la chanson Jeanne de Laurent Voulzy. Il était important pour moi d’avoir un regard masculin. Car Jeanne a dû, en son temps, interpeller les hommes. Le spectacle qui me fait intervenir seule en scène accompagnée d’un pianiste, raconte, lui, une vraie histoire. C’est un mélange de pièce de théâtre, lecture, comédie musicale et de récital traditionnel.

Propos recueillis par Isabelle Demangeat @LaZaab

[1Le spectacle Jeanne de Natasha St-Pier sera donné le mardi 6 décembre, de 20h30 à 22h à N.-D.-de-la-Croix : 3, place de Ménilmontant, 20e. Tarifs : de 20 à 40 €. Réservations} : billetweb.fr/nsp-jeanne-paris

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