La Doctrine sociale de l’Eglise : qu’est-ce que c’est ?
"Un chrétien, s’il n’est pas un révolutionnaire en ce temps, n’est pas chrétien" (Pape François). La Doctrine Sociale de l’Eglise est un référentiel de valeurs dans lequel peut s’exercer librement la conscience humaine.
Que dit en bref la DSE ?
[Extrait du blog Destination Rio, François-Xavier, Aynard et Maxime partent à la rencontre des prêtres missionnaires pendant neuf mois avant leur arrivée aux JMJ - voir en bas de page]
Il ne s’agit pas ici de synthétiser la DSE mais de donner un aperçu des thèmes qu’elle aborde, et des valeurs qu’elle défend. Encore une fois, la DSE n’est en rien un ensemble de règles et de commandements mais un référentiel de valeurs dans lequel peut s’exercer librement la conscience humaine.
Elle vise à faire des propositions en accord avec l’enseignement des Evangiles et à la lumière du savoir et de la sagesse accumulée depuis l’origine de l’Eglise.
La DSE se focalise sur l’humanisation des personnes, qu’on pourrait définir comme le processus permettant à chaque individu de s’accomplir en tant qu’Homme et de trouver pleinement sa place dans la marche du monde.
Elle vise à donner des repères solides aux chrétiens pour qu’ils agissent dans la société en cohérence avec leur foi.
Elle essaye plus largement de prévenir la mise en place de structures sociales, politiques ou économiques qui conduiraient inéluctablement à la « déshumanisation » des personnes.
Deux bases essentielles
La DSE repose sur deux bases essentielles et avec lesquelles elle ne transige pas :
– Le respect de la vie humaine
– La dignité de la vie humaine
La société n’a de sens que si elle veille à défendre ces deux aspects de la vie humaine, de sa conception à sa mort naturelle. C’est à partir de ces deux bases que s’est construit la réflexion sociale de l’Église.
Quatre valeurs fondamentales
L’humanisation des personnes n’est possible qu’à l’aide de quatre valeurs fondamentales :
La vérité : être capable de se situer dans un référentiel qui nous dépasse et qui nous permet de distinguer le bien du mal
La liberté : avoir la capacité de choisir le bien ou le mal
La Justice :
- Justice commutative : celle de l’acte en soi par rapport à un référentiel
- Justice distributive : Dans un groupe donné, chacun reçoit selon sa contribution
- Justice sociale : Recevoir ce qui est nécessaire pour s’accomplir comme Personne.
La Paix : une entente dans un groupe donné permettant l’humanisation de tous
Cinq principes
La DSE propose également des principes permettant d’articuler le raisonnement et d’orienter notre réflexion :
Le bien commun :
- C’est la raison d’être de chaque groupe, et cela n’a de sens que s’il permet à chacun de recevoir ce dont il a besoin pour être lui-même
- Il impose un gestionnaire dépositaire de l’autorité et de la responsabilité de garantir ce bien commun. Ce sont les parents au sein d’une famille par exemple. Le pouvoir politique au sein d’une nation.
- Les différents groupes mettent en concurrence leur propre bien commun, mais comment choisir celui qui prime ?
La destination universelle des biens
- Si la propriété privée est un droit naturel, les biens ont toutefois été donnés à tous sur cette Terre. D’où l’option préférentielle pour les plus pauvres.
La subsidiarité
- Même au sein d’un groupe, nous sommes tous responsables d’une certaine sphère et disposons d’une relative autonomie
- Les groupes en dirigeant d’autres subalternes doivent toujours respecter cette zone d’autonomie et déléguer des responsabilités. Ce n’est par exemple pas le rôle des grands-parents d’élever les enfants mais leurs parents.
La solidarité
- Nous sommes tous responsables d’autrui, et c’est pour çà que l’on doit tous œuvrer pour le bien commun
- Ce n’est en rien une valeur passive que l’on nous impose, mais un choix libre que l’on fait par respect pour l’autre, en reconnaissant l’autre comme une personne
Les corps intermédiaires
- Ce sont les intermédiaires entre ceux exerçant une responsabilité et leurs subalternes. Les représentants syndicaux par exemple.
- Ils doivent pouvoir exercer leur jugement et en faire part aux dirigeants : ils participent à la prise de décision
- Ils sont nécessaires pour pouvoir diriger de façon verticale avec justice
Les sept lieux de l’humanisation
La DSE va mettre en avant sept grands lieux de l’humanisation qui s’imbriquent :
La famille
Lieu d’humanisation initiale : nous naissons dans une culture, une nation, une ethnie, un milieu social, qui nous détermine initialement, et qu’il faut comprendre et accepter. La famille est la première cellule de la Nation, et on parle donc de la nécessité pour le politique de protéger cette entité fondatrice
Le travail
Réflexions sur le sens du travail : travailler avec et pour les autres, chaque personne se construit par son travail
La vie économique
Ensemble des échanges de biens et de services qui créent mais aussi distribuent la richesse et donc les conditions pour que tous les humains puissent accéder à des situations de vie décentes.
La communauté politique
Qui organise le pouvoir, la défense des plus faibles et oriente l’économie.
La communauté internationale
Qui permet à toutes les nations de vivre en harmonie.
La sauvegarde de l’environnement
Parce que la terre est un bien qui appartient non seulement à cette génération mais aussi à toutes les générations futures et dont il faut donc se préoccuper des maintenant.
La promotion de la paix
Parce qu’elle est une exigence indispensable pour que les six espaces précédents se réalisent. La paix est la grande affaire des chrétiens
En savoir plus sur la Doctrine sociale de l’Eglise
– Consultez le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église sur le site vatican.va
– Site justice-paix.cef.fr
– Site du Ceras sur la doctrine sociale de l’Eglise : www.doctrine-sociale-catholique.fr
– Le webdocumentaire "Jeunes et engagés" qui présente la doctrine sociale pour les jeunes, à partir d’interview-témoignages de jeunes : www.jeunes-et-engages.fr
– La websérie "Clameurs", habitée par l’encyclique Laudato Si’ : www.clameurs-lawebserie.fr