La gestion économique du diocèse

Paris Notre-Dame du 26 novembre 2014

Mgr Bruno Lefevre Pontalis, vicaire général du diocèse, membre du collège des consulteurs et membre, en alternance avec les autres vicaires généraux, du CDAE.
© Céline Marcon

P.N.-D. – Une partie des membres du Conseil diocésain pour les affaires économiques (CDAE) vient d’être renouvelée. Quel est son rôle ?

Mgr Bruno Lefevre Pontalis – D’une part, pour la gestion du diocèse, le conseil approuve les comptes pour l’année écoulée et établit le budget pour l’année à venir. D’autre part, il évalue les conséquences économiques et patrimoniales des projets paroissiaux et en contrôle la réalisation. Ses réunions ont lieu quatre fois par an. Le cardinal André Vingt- Trois en est le président et nomme, pour un mandat de cinq ans, onze membres qui ont des compétences dans le domaine des affaires économiques et du droit civil : ce sont principalement des laïcs bénévoles encore en activité. Il est essentiel que les personnes choisies aient la volonté d’entrer dans l’esprit des orientations et des enjeux du diocèse.

P.N.-D. – En quoi le CDAE et le collège des consulteurs se complètent-ils ?

Mgr B. L. P. – Le premier permet au second de connaître les sommes disponibles pour l’aide financière accordée à certains projets paroissiaux. Ces deux organes participent tous deux à la gestion économique du diocèse. Le collège des consulteurs a été introduit dans tous les diocèses du monde par le droit canonique de 1983. Il est présidé par l’archevêque qui nomme à ses côtés, pour une durée de cinq ans, six à douze prêtres. Les paroisses doivent obligatoirement obtenir son aval pour certaines décisions de leur vie économique, lorsque la prévision des dépenses dépasse un certain seuil défini par la Conférence des évêques de France. Concrètement, il s’agit de ventes ou d’acquisitions de biens immobiliers, de travaux, d’octroi de garantie et d’emprunt, ou de création de nouvelles paroisses. Par exemple, l’acquisition de la propriété de N.-D. de l’Ouye dans l’Essonne par le diocèse, la restructuration de l’accueil de Ste- Odile (17e), ou encore la signature d’un bail emphytéotique de cinquante ans à N.-D. des Buttes-Chaumont (19e). Le collège des consulteurs donne son avis, lors de ses trois réunions annuelles, en prenant en compte deux critères : l’équilibre économique de la paroisse et la dimension pastorale du projet. L’enjeu est de se projeter dans l’avenir : est-ce que la proposition pourra perdurer dans le temps, même lorsque le curé changera ? Par ailleurs, cette instance a un rôle spécifique : en cas de vacance du siège épiscopal et sur demande du nonce apostolique, elle est chargée de choisir un administrateur pour gérer temporairement le diocèse.

P. N.-D. - Pourquoi l’archevêque a-t-il besoin de ces deux instances ?

Mgr B.L.P.– D’une manière générale, l’archevêque a un grand pouvoir d’appréciation dans l’exercice de sa charge pastorale et dans la gestion des biens ecclésiastiques. Néanmoins, le droit canon exige qu’avant de donner son arbitrage final, il soumette certaines décisions économiques à l’avis d’organes consultatifs. Il ne peut pas tout connaître de l’administration temporelle de son diocèse. Il est donc important qu’il s’appuie sur des personnes expérimentées, à la fois des prêtres qui ont une bonne connaissance du terrain et des laïcs qui ont des compétences techniques. Ces collaborateurs directs donnent des conseils précieux pour l’aider à exercer son discernement, en particulier l’économe diocésain et les membres de la Direction générale des affaires économiques. • Propos recueillis par Céline Marcon

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