Le pallium, signe de communion
Paris Notre-Dame du 22 septembre 2022
Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, a imposé le pallium à Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, dimanche 18 septembre, à St-Germain-l’Auxerrois. Ce vêtement liturgique symbolise l’union étroite des Églises locales avec le successeur de Pierre tout en rappelant la mission première de l’archevêque : celle de pasteur.
Une ambiance familiale. C’est ce qui se dégage de l’assemblée de St-Germain-l’Auxerrois (1er) ce dimanche 18 septembre, à 18h30. Il y a des fidèles de la paroisse, de Paris, d’Île-de-France et même de Lille (Nord) ! Manteau sur les épaules, Pascale, âgée de 74 ans, de passage à Paris, a ainsi choisi de finir sa journée par la messe célébrée par son ancien évêque, Mgr Laurent Ulrich. « Pour prier pour mon diocèse qui se retrouve sans évêque, explique-t-elle. Mais surtout pour prier pour lui en ce moment particulier. » Car, ce dimanche soir, Mgr Laurent Ulrich se voyait imposer le pallium par Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France. Une cérémonie qui rappelle son lien particulier avec le pape et les évêques de la province ecclésiastique de Paris.
En tête de la procession d’entrée : le pallium trône. Il est suivi par une cinquantaine de prêtres, les évêques d’Île-de-France, évêques auxiliaires de Paris, Mgr Ulrich et Mgr Migliore. Fermant la procession, le nonce gravit les marches de l’autel et s’adresse à Mgr Ulrich, resté dans l’allée centrale. C’est Rome qui s’adresse à Paris. Rome qui accueille en quelque sorte l’archevêque de Paris sur son siège. Rappelant la sym¬bolique de cet ornement liturgique (voir ci-contre), Mgr Migliore l’impose alors sur les épaules de Mgr Ulrich. « Pour l’honneur du siège de Paris qui t’est confié et en signe du pouvoir métropolitain, nous te remet¬tons le pallium, pris auprès de la confession du bienheureux Pierre, pour que tu en uses à l’intérieur de ta province ecclésiastique, prononce-t-il. Que ce pallium soit pour toi symbole d’unité et signe de communion avec le siège apostolique. Qu’il te soit un lien de charité et qu’il stimule ta force pour qu’au jour de la venue et de la révélation de notre grand Dieu […], tu puisses recevoir avec le peuple qui t’est confié le vêtement de gloire et d’immortalité. » Dans les allées de l’église, certains fidèles se fraient un chemin, se hissent parfois sur la pointe des pieds pour mieux voir la scène. Mgr Ulrich, à genoux, face à l’autel, récite, recueilli, le Credo, puis se lève sous les Laudate Dominum de la Maîtrise Notre- Dame repris par l’assemblée.
« C’est tellement impressionnant et émouvant de voir que ces hommes reçoivent une mission qui les dépasse complètement, confie Florence, fidèle sexagénaire. Le rôle de ce symbole est important. Il manifeste un respect de l’organisation de l’Église, un lien avec une tradition, une unité ecclésiale. » Sr Claude Deschamps, religieuse du Sacré-Cœur de Jésus, membre du conseil de l’archevêque, insiste sur ce point : « Cette cérémonie est le symbole de la communion de l’Église, confie-t-elle. La communion des évêques pour vivre de l’Évangile, l’annoncer, alors que les réalités de leurs diocèses peuvent être très diverses. Le Christ est plus grand que nos sensibilités. » Un aspect qu’a repris l’archevêque de Paris dans son homélie [1]. « Nous avons à vivre, nous évêques, dans la communion affective et effective, a-t-il ainsi souligné. Et cette manière de vivre doit rejaillir sur nos Églises diocésaines, et sur le peuple tout entier, susciter, développer et encourager l’esprit de paix et d’unité. » Mettant en garde contre l’attitude dépeinte au sein des textes du jour du « gérant habile », Mgr Ulrich a alerté sur le risque d’être des « gestionnaires de la richesse de l’Évangile pas assez compétents, un peu négligents, ne saisissant pas bien les enjeux d’une vie évangélique qui soit un bon témoignage rendu au Christ et à son Père » avant de commenter l’actualité marquée par l’annonce du grand débat autour de la fin de vie. « Que puissent être entendues les voix de ceux qui accompagnent fraternellement ces hommes et ces femmes qui sont dans les douleurs et les angoisses de la fin de vie », a-t-il souhaité, en rappelant qu’« il est du devoir éthique de notre nation de rendre les soins palliatifs plus accessibles, mieux connus et appliqués ». « Que nous sachions compter avec confiance sur la force de Dieu pour éclairer les cœurs et les consciences », a-t-il conclu. Une parole qui a habité l’assemblée n’hésitant pas, à la sortie de la messe, à saluer d’une main chaleureuse son archevêque. Grand sourire, pallium sur les épaules, il a pris le temps de répondre à chacune d’entre elles. « Mgr Ulrich est un bon père, rassurant, sourit Pascale. C’est un bon pasteur. »
Par Isabelle Demangeat @LaZaab
[1] L’intégralité de l’homélie est disponible sur dioceseparis.fr
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