Les églises d’Orient ouvrent leurs portes

Paris Notre-Dame du 16 janvier 2014

Les 18 janvier et 6 février, le patrimoine des chrétiens d’Orient de Paris sera mis à l’honneur à travers une journée portes ouvertes et une table ronde. L’occasion pour les Parisiens de rencontrer les communautés catholiques d’Orient.

De gauche à droite : l’église syriaque catholique St-Ephrem (5e), l’église grécocatholique ukrainienne St-Volodymyr le Grand (6e), et le Patriarche Mgr Kallas, évêque émérite grec-melkite de Beyrouth.
© Œuvre d’Orient

Êtes-vous déjà entré dans l’église maronite N.-D. du Liban (5e) ? Avez-vous déjà échangé avec un catholique ukrainien ? Connaissez-vous vraiment les chrétiens d’Orient qui vivent à Paris ? Certes, c’est une tradition, en France, de soutenir les chrétiens d’Orient. Depuis sa fondation, en 1856, l’Œuvre d’Orient apporte une aide financière aux communautés chrétiennes du Moyen-Orient. Or, cette année, l’association a décidé d’inverser les habitudes en proposant aux catholiques d’Orient de partager aussi leurs richesses spirituelles avec les Parisiens. « Même si l’Œuvre d’Orient n’a pas pour mission de s’occuper des communautés chrétiennes orientales de Paris, il nous a semblé important de profiter de leur présence dans notre capitale, explique Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient. Nous voudrions que les Parisiens découvrent le patrimoine oriental de leur ville, et que les catholiques orientaux à Paris nous aident à faire un pont entre l’Église catholique de France et celle d’Orient. »

Parcours et rencontres

Au programme du samedi 18 janvier, deux propositions. Un parcours-découverte ouvert à tous, à travers les neuf églises catholiques orientales à Paris : arménienne, maronite, syriaque, melkite, chaldéenne, copte, roumaine, russe et ukrainienne. À chaque fois, un prêtre, un diacre ou un laïc accueillera les visiteurs et répondra à leurs questions. Parallèlement, les étudiants et jeunes professionnels sont invités à participer à un pèlerinage qui les mènera de St-Ephrem à St- Julien le Pauvre, en passant par St- Volodymyr le Grand [1] Entre deux visites, ils partageront un repas avec des jeunes catholiques ukrainiens. « L’idée est de les sensibiliser aux problématiques de ces chrétiens, précise Patrick Liban, un des responsables de la branche Jeunes de l’Œuvre d’Orient. Depuis quelques mois, nous organisons une soirée de prière et de réflexion pour aider les jeunes à découvrir les Églises orientales. Ils sont nombreux et intéressés ! » Une table ronde sera aussi organisée le jeudi 6 février, à 18h30, à l’Institut du monde arabe, sur des réalisations concrètes et des projets à conduire en Palestine, en Israël, en Irak, en Syrie…« S’intéresser à ceux qui vivent à Paris, c’est aussi un moyen de les réconforter, conclut Mgr Gollnisch. Et cela a des répercussions en Orient ! » • Agnès de Gélis

ÉCLAIRAGE
Mgr Claude Bressolette, vicaire général de l’Ordinariat des catholiques des Églises orientales en France.

« Les chrétiens d’Orient nous apportent un grand sens de l’espérance et de la fermeté dans la foi. Qu’on se souvienne des persécutions qu’ils ont vécues au cours des siècles !Et leur situation actuelle est souvent dramatique. Ils nous rappellent que notre foi a son origine en Orient (de nombreux Pères de l’Église font partie de leur héritage) et que l’Église catholique n’est ni uniforme ni centralisée. L’Église est une communion d’Églises, dont les différences sont légitimes et enrichissantes. Par exemple, chez les maronites, je suis toujours impressionné par l’importance qu’ils donnent à l’invocation à l’Esprit Saint après la consécration. Dans la divine liturgie (la messe) de rite byzantin, les fidèles sont invités à la contemplation des visages du Christ, de la Mère de Dieu et des saints qu’ils voient sur l’iconostase ; c’est un appel à la communion dans le Royaume de Dieu. De plus, les Orientaux pratiquent, plus que nous autres latins, le jeûne et la confession pour se préparer aux grandes fêtes. Par l’importance des chants et des chœurs, la liturgie orientale est très festive. »• Propos recueillis par A. G.

[1Pour le pèlerinage des jeunes, rendez-vous au 17 rue des Carmes (5e), à 11h. Fin à 16h. Informations sur l’ensemble de l’événement : www.oeuvre-orient.fr.

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« Rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien »

Paris Notre-Dame – 5 août 2025

« L’Église doit être missionnaire ou elle ne sera plus rien en ce monde. […] Une foi qui ne se propose pas et ne se partage pas est une foi qui se dessèche et qui n’intéresse plus, même les croyants. » Ainsi s’exprimait Mgr Vingt-Trois dans sa lettre Notre mission à Paris, publiée les premiers jours de son épiscopat parisien, ajoutant, quelques lignes plus loin, cette formule que personne n’a oubliée : « Nous devons chercher, dans notre travail pastoral habituel, comment nous pouvons rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien. » L’exhortation à cet élan missionnaire – pour lequel il avait défini quatre champs prioritaires, à savoir, la famille, la jeunesse, la solidarité et l’éthique – est le fil rouge de son ministère à Paris, en témoigne l’organisation des Assises de la mission, en 2008 et 2009, et les trois années placées sous le sigle de « Paroisses en mission », de 2009 à 2012, avec, comme point d’aboutissement, l’opération Avent 2014 qui permettra de déployer plus de 500 projets missionnaires durant le mois de décembre 2014. Son dernier programme pastoral diocésain, de 2015 à 2018, s’appuiera toujours sur la mission, autour des axes « Annoncer, partager, transmettre ». Entretien avec Mgr Bruno Lefèvre Pontalis, curé actuel de St-François- Xavier (7e), qui fut vicaire général du diocèse de Paris 2012 à 2016. Charlotte Reynaud

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