« Les priorités s’imposent à nous »
Paris Notre-Dame du 22 septembre 2022
Dimanche 25 septembre 2022 était célébrée la 108e Journée mondiale du migrant et du réfugié, dont le thème, choisi par le pape François, s’intitule Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés. Entretien avec le P. Richard Escudier, vicaire épiscopal pour les communautés d’origine étrangère, responsable de la Maison Saint-Roch du Séminaire de Paris, et Claire Rossignol, déléguée diocésaine à la pastorale des Migrants, qui ont décidé, cette année, de porter cette journée ensemble.
Paris Notre-Dame – Pourquoi avoir décidé de vous associer pour porter cet événement ?
Claire Rossignol – Dans de nombreux diocèses, c’est un seul et même service qui s’occupe des populations migrantes et des communautés catholiques étrangères. Le pape nous invite à « construire l’avenir », il nous a semblé judicieux de commencer par « co-construire », convaincus que la coopération est toujours une richesse.
P. N.-D. – Quelles sont les réalités dans le diocèse de Paris ?
P. Richard Escudier – Il y a, à Paris, la présence d’une trentaine de communautés catholiques d’origine étrangère issues de vingt-trois nationalités, avec cette particularité supplémentaire que les aumôniers nationaux nommés à Paris résident souvent dans la capitale ou la proche banlieue. On ne peut que constater, en allant à leur rencontre, combien nous avons besoin de leur vitalité et combien leur manière de célébrer est une richesse, signe de l’expansion joyeuse d’une foi vivante.
C. R. – On a pu comptabiliser que sur les 106 paroisses parisiennes, quarante-six proposent des activités spécifiques pour les personnes migrantes : cours de français, aide juridique, etc. Un chiffre qui ne prend pas en compte les autres propositions paroissiales fraternelles destinées à tous, comme les maraudes ou les cafés de l’amitié... Autant d’initiatives qui ne font pas beaucoup de bruit, mais beaucoup de bien.
P. N.-D. – À quoi sert d’instituer cette journée ?
C. R. – C’est la 108e Journée du migrant et du réfugié. Il y a plus d’un siècle, le pape invitait déjà les catholiques à reconnaître le migrant comme un frère. Instituer une journée comme celle-ci, c’est inviter tout un chacun à prendre un temps particulier pour s’arrêter et réfléchir à cette question : qu’ai-je fait de mon frère ?
R. E. – Les Journées mondiales nous rappellent que nous n’inventons pas nos priorités et qu’elles s’imposent à nous, par l’actualité des drames humains. C’est un appel adressé aux catholiques, afin que leur regard soit éclairé sur la réalité de ce défi qui nous oblige collectivement. Si on ne reconnaît pas, dans les migrations, un appel de l’Évangile, où va-t-on le reconnaître ? Le pape François, par ses nombreuses prises de parole, porte un souci qui doit à tout prix nous rejoindre.
P. N.-D. – Que propose le diocèse de Paris ?
C. R. – Au niveau diocésain, nous organisons une veillée de prière samedi 24 septembre, au Sacré-Cœur de Montmartre (18e), présidée par Mgr Michel Gueguen, vicaire général. Cette veillée – préparée par nos services, les communautés étrangères, les associations, le recteur et les Bénédictines de Montmartre – est ouverte à tous, quelle que soit sa religion. Un lien sera fait, pendant la veillée, entre la construction de la basilique – où chacun a apporté sa pierre – et la responsabilité collective, à laquelle nous sommes appelés comme pierres vivantes, pour construire l’avenir.
R. E. – Au-delà de ces propositions, nous sommes invités, comme catholiques, à prier régulièrement pour ces populations migrantes, particulièrement éprouvées par la pauvreté et l’injustice, au point d’être poussées à des voyages périlleux. Prier pour eux et avec eux, méditer sur la place que le Christ laisse à l’étranger, voilà à quoi nous sommes tous appelés.
Propos recueillis par Charlotte Reynaud
La Journée mondiale du migrant et du réfugié à Paris
- Samedi 24 septembre, à 20h : veillée de prière ouverte à tous, présidée par Mgr Michel Gueguen, à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre (18e).
- Dimanche 25 septembre, 18h30 : messe à St-Germain-l’Auxerrois (1er), présidée par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, avec la participation de la Maison Bakhita.
Sommaire
Consulter ce numéro
Acheter ce numéro 1 € en ligne sur les applications iOs et Android