Lourdes, « lieu de vérité et d’espérance »
Paris Notre-Dame du 19 septembre 2019
Prêtre du diocèse de Paris, secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France entre 2013 et 2019, le P. Olivier Ribadeau Dumas devient recteur du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes (Hautes-Pyrénées) à compter du 1er octobre. Il livre ses impressions.
Paris Notre-Dame – Après la nomination d’un délégué apostolique au sanctuaire de Lourdes, puis la vôtre comme recteur, le contexte est au changement. Quel est votre état d’esprit ?
P. Olivier Ribadeau Dumas – Quel que soit le contexte, mon premier constat est celui de la grâce immense de ce lieu spirituel d’importance en France et dans le monde, dont on voit les fruits. Le succès populaire du film Lourdes de Thierry Demaizière et Alban Teurlai, ou celui du spectacle Bernadette de Lourdes, en témoignent. Le sanctuaire se trouve d’ailleurs renouvelé par ces œuvres artistiques grand public qui nous renvoient à son charisme propre : le service et l’accueil de tous, et spécialement des malades ; la guérison des corps et des cœurs. Je vis donc ma nomination comme un cadeau, après huit années d’un ministère splendide à la Conférence des évêques de France. Je quitte Paris, ville et diocèse auxquels je suis bien sûr très attaché, pour vivre une autre réalité d’Église d’une richesse incroyable, avec des frères prêtres, religieux(ses) et pèlerins venant du monde entier.
P. N.-D. – En quoi Lourdes est-il significatif pour votre ministère ?
O. R. D. – Lourdes a rythmé mon ministère comme directeur du Frat, de 1994 à 1996 ; mais aussi comme curé de St-Germain-des-Prés (6e) et de St-Jean-Baptiste de Grenelle (15e), lors de pèlerinages paroissiaux. Durant mes huit dernières années à la Conférence des évêques de France, les moments forts à Lourdes furent bien sûr les deux assemblées plénières annuelles, qui enracinent l’Église de France dans ce lieu. Mais ce qui m’a toujours frappé, c’est la diversité des origines et des attentes des pèlerins. Ce lieu est unique et aucun visiteur ne s’y trompe. Ils sentent qu’ils vont venir ici réaffirmer ou donner un sens à leur vie. Avec toute la communauté du sanctuaire de Lourdes, ce sont tous ceux-là que, dans la lignée de nos prédécesseurs, il nous faut accueillir, selon l’expérience de Bernadette à la grotte : celle de la profonde délicatesse de la Vierge Marie, et de Dieu à travers elle.
P. N.-D. – Quelles sont vos échéances à court terme ?
O. R. D. – Nommé il y a peu, j’arrive avec ce désir profond de rencontrer et d’écouter les personnes essentielles dans la mission du sanctuaire : chapelains, employés, bénévoles, partenaires. Ce n’est qu’ensemble que l’on peut mener à bien notre mission : développer la dimension pastorale et spirituelle de Lourdes, lieu de vérité et d’espérance.
P. N.-D. – Le message de Lourdes pour notre temps ?
O. R. D. – La fraternité. Les relations fraternelles qui se nouent entre les hospitaliers et les malades sont une annonce directe de l’Évangile. Le pape François a, justement, le souci de Lourdes, car c’est un lieu des périphéries où les plus petits, pauvres et malades ont la première place de manière visible et effective. Il y a aussi toutes ces personnes qui cherchent, qui viennent là sans savoir forcément ce qu’elles vont trouver et qui découvrent la manifestation de la miséricorde de Dieu.
P. N.-D. – Le pape François pourrait-il se rendre à Lourdes ?
O. R. D. – Nous invitons le pape chaque année au nom de la Conférence des évêques de France. Nous espérons qu’il nous entende !
Propos recueillis par Laurence Faure, @LauFaur
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