Notre-Dame : un comité artistique autour de l’archevêque

Paris Notre-Dame du 13 octobre 2022

Dans un communiqué du 12 octobre, le diocèse de Paris annonce le lancement de deux consultations visant à sélectionner les artistes auxquels Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, confiera la conception et la réalisation du futur mobilier liturgique et des chaises de Notre-Dame de Paris. Éclairage avec Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur de la cathédrale.

© SNDL/Pierre Vincent

Paris Notre-Dame – Pouvez-vous nous en dire plus sur le lancement de ces consultations ?

Mgr Olivier Ribadeau Dumas – Notre-Dame ouvrira de nouveau ses portes le 8 décembre 2024. Il est temps de passer à la phase de préparation effective concernant l’intérieur de la cathédrale. Cette mission, qui revient à Mgr Laurent Ulrich, comprend trois volets : le mobilier liturgique – avec les cinq éléments essentiels à savoir le baptistère, l’ambon, l’autel, le tabernacle et la cathèdre –, les assises et les chapelles de la nef. Un appel à candidatures est lancé ce 17 octobre pour permettre à des artistes de concourir à la création du mobilier liturgique. Ils ont un mois pour candidater auprès du comité artistique, qui sélectionnera les finalistes avant Noël. Les artistes sélectionnés auront alors jusqu’à fin mai pour présenter leur projet au Comité artistique et à l’archevêque, qui désignera le lauréat en juin 2023.

P.N.-D. – Lancez-vous aussi une consultation sur les assises de la cathédrale et les chapelles de la Nef ?

O. R. D. – Concernant les assises, qui seront des chaises selon la volonté de Mgr Ulrich, le comité artistique, en lien avec le ministère de la Culture, présélectionne une liste de trois ou quatre designers susceptibles de pouvoir les réaliser. Pour les chapelles de la nef, cette réflexion interviendra dans un second temps. La cathédrale aura un éclat particulier à sa réouverture, de par la blondeur de la pierre et l’éclat des peintures restaurées. Cela signifie qu’elle aura en elle-même quelque chose de nouveau. Il faut la laisser vivre, jouer la temporalité et ne pas se précipiter dans le choix des tableaux et des statues… sachant que tout ce qui était dans la cathédrale retrouvera une place à l’intérieur.

P. N.-D. – Cela signifie-t-il que le projet d’aménagement liturgique, dévoilé l’hiver dernier, est remis en question ?

O. R. D. – Non, mais le projet s’affine. Mgr Laurent Ulrich est archevêque de Paris depuis cinq mois et sa vision pour la cathédrale se précise, avec cette volonté de conjuguer à la fois la célébration du culte et l’accueil des visiteurs. Notre-Dame accueillait environ douze millions de personnes par an : des jeunes et des vieux, des fidèles et des touristes, des croyants et des non-croyants. Entrer dans Notre-Dame, même pour vingt-sept minutes (durée moyenne d’une visite), doit permettre de vivre une expérience spirituelle, qui ne soit pas seulement portée par la beauté et les œuvres d’art, mais aussi par ce que l’on donne à vivre et qui passe par la dévotion.

P. N.-D. – Vous évoquez l’existence d’un comité artistique. Sur quels critères a-t-il été formé ?

O. R. D. – Mgr Ulrich, qui préside le comité, a souhaité s’entourer d’une petite vingtaine de personnes afin d’éclairer son avis sur les artistes et les œuvres proposées. Côté diocèse, l’archevêque peut compter sur Mgr Éric Aumônier, évêque émérite de Versailles, le P. Gilles Drouin, le P. Henry de Villefranche, le P. Maxime Deurbergue, docteur en histoire de l’art, le P. Gautier Mornas, responsable Art sacré à la Conférence des évêques de France (CEF), le P. Marc Chauveau, o.p., passionné d’art contemporain, Caroline Morizot, à la commission diocésaine d’art sacré, et moi-même, comme recteur. Mais il faut comprendre que le mobilier liturgique revêt certes une dimension liturgique et fonctionnelle, mais aussi patrimoniale. C’est pour cette raison que Mgr Laurent Ulrich a tenu à associer à ce comité des membres issus du ministère de la Culture et de l’établissement public administratif chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. C’est en travaillant tous en lien les uns avec les autres que le projet d’aménagement de la cathédrale, qui a ce rayonnement universel si particulier, sera une réussite.

Propos recueillis par Charlotte Reynaud

 Lire le communiqué de presse du 11 octobre 2022.

Réouverture de Notre-Dame de Paris

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