"Seule la confiance en Jésus rend libre"
Témoignage
Témoignage d’un jeune parisien entré à la Maison Saint-Augustin.
Témoignage d’un jeune parisien entré à la Maison Saint-Augustin en septembre 2012
"Cadet d’une famille catholique très pratiquante, ma sœur, mon frère et moi-même avons été élevés par notre mère qui a su, par son amour pour nous et pour Dieu, nous inculquer la foi. Je me rappelle quand elle me faisait prier dans mon lit. Cela a été mon premier contact avec la prière et, donc déjà fondateur. La foi, c’est bien ce que ma mère m’a donnée de plus cher.
Très tôt, sous l’impulsion de mon frère, j’ai commencé à servir la messe. Et, c’est vraiment un lieu qui a été porteur pour moi, le service m’a permis d’aimer davantage la messe. C’est dans ce climat que le désir d’être prêtre est né dans mon cœur.
Mais, il a fallu beaucoup d’étapes, parfois difficiles, pour avancer. Tout d’abord, mon frère est entré, il y a maintenant quatre ans, au séminaire de Paris. Et, après la joie de cette nouvelle, j’ai dû affronter l’amalgame que pouvait faire les gens entre mon frère et moi. « Tu vas faire comme ton frère ! ». « Toi aussi, tu seras prêtres ! ». « Tu veux être prêtre comme ton frère ? ». Je suis alors entré, au moment où l’adolescent a besoin de forger sa personnalité, dans un mode de protection qui pouvait parfois agresser les gens mais, qui, selon moi, était nécessaire autant pour moi que pour eux. Et la question « Veux-tu être prêtre comme ton frère ou parce que tu sens que Dieu t’appelle ? » a commencé à se poser.
J’ai donc décidé, en fin de Première, de prendre contact avec le service des vocations du diocèse de Paris. J’ai également demandé à un prêtre de m’accompagner spirituellement. J’ai continué à cheminer et ce désir fluctuait. Il était toujours présent mais plus ou moins intense. Alors que je me demandais si j’étais appelé à être prêtre et que j’attendais un signe explicite du Seigneur, mon père spirituel m’a dit une phrase que je retiendrai sûrement toute ma vie : « N’est-ce pas plutôt le feu que tu as dans ton cœur depuis tout petit qui serait le signe que tu attends ? ». Cette phrase a fait écho à un texte d’Evangile que j’apprécie particulièrement, à savoir, « les pèlerins d’Emmaüs » qui, en reconnaissant le Christ s’écrient : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Ecritures ? ». Dès lors, mon désir a pris une autre dimension. Mais, il devait encore être éprouvé.
Pendant un camp scout à l’étranger, ce désir a été éprouvé. C’est une étape de ma vie qui a été particulièrement douloureuse pour plusieurs raisons. D’une part, je me sentais inutile pour mon équipe scout Ça a été une source de frustration pour moi. Mon orgueil en a pris un coup sévère. D’autre part, alors que mon discernement me poussait à me donner entièrement au Christ, des réticences m’empêchaient de faire le pas. Ce qui a été source d’une grande tristesse et d’une grande désorientation d’autant plus que j’ai été particulièrement désagréable avec mes compagnons durant le séjour. Je me sentais vraiment emprisonné dans le mal-être qui me poussait à mal agir. Une fois le camp terminé, j’ai pris la ferme résolution de ne plus me laisser aller à être malheureux comme je l’avais été, de ne plus laisser le mal-être et la tristesse fermer mon cœur. J’ai dû affronter mes fameuses peurs qui voulaient m’interdire de m’orienter vers la prêtrise.
J’ai alors participé toute cette année à l’Equipe-Vocation qui regroupe une dizaine de jeunes garçons qui se posent la question de leur vocation avec un rendez-vous mensuel. Nous parlions de la figure du prêtre et de saints autour d’un bon repas. Et c’est durant cette année que j’ai demandé à entrer à la Maison Saint-Augustin, propédeutique du séminaire de Paris, qui est une année de discernement et de fondation spirituelle.
Quand je repense à tout ce qui s’est passé dans ma vie et à ce que je vous dévoile dans ces quelques lignes, je me rends compte également que le discernement ne fait que commencer et que mon désir doit être encore orienté et éprouvé. Cela peut être source d’angoisse. Le futur, l’inconnu, on ne maîtrise pas grand-chose, en fait. Seule la confiance en Jésus rend libre, et c’est exactement ce que je demande au Seigneur pour que Sa Volonté se fasse en moi.