Au vote Parisiens !
Paris Notre-Dame du 14 septembre 2023
La Ville de Paris ouvre les votes du « budget participatif 2023 » jusqu’au 26 septembre. Durant quelques semaines, les Parisiens sont appelés à choisir eux-mêmes une partie des projets financés par la municipalité, en votant sur la plateforme decider.paris.fr. Cette année, près d’une trentaine de paroisses parisiennes ont besoin de la mobilisation de leurs paroissiens pour voir leurs projets aboutir. Parmi eux, ceux de St-Leu – St-Gilles (1er), dont nous parle le P. Arnaud Bancon, son curé.
Paris Notre-Dame – Quels projets avez-vous déposés au budget participatif de 2023 ?
P. Arnaud Bancon – Il y en a deux. Le premier porte sur la restauration de la façade qui donne sur la rue Saint-Denis (1er) et qui est dans un état extrêmement préoccupant, depuis fort longtemps… La façade, d’une noirceur extrême, est rongée par les eaux au point d’en perdre des pierres. Sa vétusté a également abimé le grand orgue de l’église, totalement muet depuis soixante ans. Or, il s’agit d’un instrument de grande valeur patrimoniale, entièrement réalisé par François-Henri Clicquot : c’est un véritable chef-d’œuvre en péril ! L’autre projet vise à restaurer les chapelles de la Vierge, du Sacré-Cœur – dite « des morts de la rue » puisqu’y sont inscrits les noms des personnes mortes sans sépulture – et du chœur de l’église, chapelles crées par l’architecte Victor Baltard, au XIXe siècle, et aujourd’hui dans un état de dégradation avancé, en raison de nombreux dégâts des eaux.
P. N.-D. – Vous espérez donc le financement des travaux pour la façade et le toit…
A. B. – Oui, et il y a urgence, non seulement à cause de l’état général mais aussi pour débloquer d’autres projets. Nous avons trouvé quelques mécènes prêts à financer la restauration des peintures des chapelles Baltard, mais cela n’a pas de sens d’engager ces travaux tant que le toit fuira. C’est pareil pour le grand orgue. Son caractère exceptionnel mérite de tout mettre en œuvre pour le sauver. Il n’y en a pas d’autre de cette facture à Paris ; le restaurer permettrait, en plus d’accompagner la liturgie et de proposer des concerts, d’accueillir largement les élèves organistes. Mais là encore, les mécènes ne seront prêts à financer qu’une fois la façade restaurée.
P. N.-D. – Vous en appelez donc à la mobilisation de vos paroissiens ?
A. B. – Oui, mais pas seulement ! Comme toutes les paroisses du centre de Paris, il y a peu d’habitants et donc peu de paroissiens ; et pourtant, cette église mérite d’être connue ! Érigée en plein cœur de Paris dès le XIIIe siècle, elle porte en elle tous les apports architecturaux des différents siècles ; ses chapelles, avec l’utilisation pour la première fois du béton armé, présentent un intérêt architectural certain. La présence des reliques de sainte Hélène en fait un lieu de dévotion du monde orthodoxe. Spirituellement, enfin, il est regrettable qu’une église située dans un quartier si touristique – et qui accueille en même temps tellement de gens fragilisés – soit dans un état si piteux que peu osent y entrer. L’église St-Leu – St-Gilles est un bijou, et il faut la sauver !
Propos recueillis par Charlotte Reynaud
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