Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe lors de la Retraite des diacres permanents du diocèse de Paris – Ascension du Seigneur
Chapelle du Foyer de Charité de Poissy (78) - Jeudi 10 mai 2018
– Année B
– Ac 1, 1-11 ; Ps 46 ; Ep 4, 1-13 ; Mc 16, 15-20
Jésus remonte vers son Père. C’est la fin de son parcours terrestre depuis son Incarnation.
Tout a commencé le jour de l’Annonciation que nous fêtons le 25 mars. L’ange Gabriel est venu à la rencontre de la Vierge Marie qui a accueilli le Fils de Dieu pour qu’il vienne habiter notre humanité.
Puis il s’est manifesté aux yeux des hommes le jour de sa naissance que nous fêtons à Noël, le 25 décembre. Il est apparu au monde comme un petit enfant, lui le Verbe de Dieu. La Parole divine sans paroles humaines. Le corps, notre corps est le lieu de la vulnérabilité de la condition humaine que Jésus assume. Mais ce corps humain grâce à lui devient aussi la présence de son amour. En lui, la toute-puissance de Dieu se communique à l’homme.
Le divin est venu habiter l’humanité.
Jésus assume l’humanité par sa mort sur la croix et sa divinité par sa Résurrection.
Avec l’ascension, c’est l’humanité qui habite le divin.
En effet, Jésus remonte vers son Père avec son corps humain ressuscité et transfiguré. Au sein de la Trinité éternelle du Dieu vivant, l’humanité est présente en Jésus.
Puisque Jésus ressuscite avec ses plaies qu’il a montrées à Thomas, cela veut dire que toutes les souffrances humaines ne sont pas effacées en Dieu. Il les élève jusqu’à Dieu pour être transfigurées par l’amour et le pardon qui sont constitutifs du divin.
Mais si Jésus, qui est notre unique grand prêtre parce qu’il est à la fois vrai Dieu et vrai homme, réalise l’Alliance éternelle entre Dieu et les hommes, comment est-il encore présent au milieu de nous comme il l’affirme lui-même : « moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » ?
Saint Augustin en effet nous dit que : « il ne s’est pas éloigné du Ciel lorsqu’il est venu à nous ; de même il ne s’est pas éloigné de nous lorsqu’il est monté au Ciel ».
On peut le rencontrer :
Dans les Saintes Ecritures : la Parole de Dieu.
Dans la prière, surtout en Eglise : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ». (Mt 18,20)
Dans toute personne, d’autant qu’elle est en souffrance : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». (Mt 25,40) et « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » (Actes 9, 4)
Et dans l’Eucharistie où nous pouvons le recevoir et le toucher et le laisser vivre en nous, en nous laissant transformer par lui. Là, c’est bien son Corps, présence de Dieu, qui se donne à nous du même don qu’il a fait de sa vie au moment de sa Passion et de sa mort.
A l’Eucharistie, mémorial de la mort et de la résurrection du Christ, la présence du Christ se manifeste par son Corps et son Sang : « Vous ferez cela en mémoire de moi ».
+ Michel Aupetit, archevêque de Paris.