Homélie de Mgr Michel Aupetit - Confirmations des adultes à Saint-Sulpice
Saint-Sulpice (6e) - Samedi 27 novembre 2021
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- Jl 3, 1-5a ; Ps 103, 1-2.24-25.35.27-30 ; Rm 8, 22-27 ; Jn 7, 37-39
Étonnante actualité de la lettre de saint Paul aux romains : « La création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore » (Rm 8,22). C’est vrai que nous avons oublié la création qui nous a été confiée. Nous devions en prendre soin et nous sommes en train de la détruire à notre seul profit. Parce que nous avons oublié le créateur, nous avons abîmé la création. Nous sommes toujours dans ce perpétuel péché qui dure depuis le commencement. Hommes et femmes à l’image de Dieu, nous avons voulu être « comme des dieux ». Méprisant le don qu’il nous a fait, nous nous le sommes approprié comme si nous en étions à l’origine.
Pourtant nous aurions pu entrer dans l’admiration comme nous l’avons entendu dans le psaume : « Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur ! Tout cela, ta sagesse l’a fait ; la terre s’emplit de tes biens. Bénis le Seigneur, Ô mon âme ! ». Nous aurions dû admirer l’œuvre de Dieu pour la rendre plus belle et être ces accoucheurs de la beauté. Si je plante un rosier, suis-je capable d’admirer Celui qui l’a conçu ? Sa beauté me renvoie-t-elle à la bonté de Dieu ? Si je le cultive pour le rendre beau et multiplier les fleurs saurais-je le partager en offrant une rose à ceux que j’aime ? Que faisons-nous des dons de Dieu ? Si j’ai le bonheur d’une véritable amitié, est-ce que je sais en rendre grâce ? Et remercier Dieu de ce cœur humain qu’il nous a donné qui nous permet d’entrer dans une « même longueur d’âme » ? Suis-je capable d’entendre Celui-là qui se livre à notre affection en disant : « Je vous appelle mes amis. » Oui, c’est Jésus qui appelle chacun de vous en disant : « mon ami. » Un Dieu qui vient au milieu de nous pour nous offrir son amitié. Sommes-nous capables de lui répondre ? Pour cela il faut avoir soif. Mais soif de quoi, Seigneur ? Soif d’amour ! Si tu as soif d’amour, je ferais couler de ton cœur des torrents d’amour. Mais Seigneur, je connais mon cœur. Comme la création je gémis. Je ne sais pas prier comme il faut. Je balbutie des paroles. Je ne sais pas parler le langage de Dieu. Je ne sais pas aimer comme toi. Alors nous entendons cette espérance incroyable de saint Paul : « l’Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse » (Rm 8,26).
Cet Esprit Saint, chers amis, notre Seigneur Jésus-Christ nous l’a promis. Vous allez le recevoir aujourd’hui. Comment saurai-je que le Saint-Esprit accomplit en moi cette magnifique vocation ? Nous l’avons entendu : « Dieu scrute des cœurs et connaît les intentions de l’Esprit » (Rm8,27). Jésus nous avait déjà révélé que l’on juge un arbre à ses fruits. Connaissez-vous les fruits du Saint-Esprit ? Ils sont neuf : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. » Ce sont là les vrais critères qui vous permettront de vérifier comment vous avez accueilli dans l’action de grâce le Don de Dieu reçu à la confirmation, comme nous aurions dû accueillir dans l’action de grâce le don de la création.
+Michel Aupetit, archevêque de Paris.