Homélie de Mgr Michel Aupetit – Messe en l’honneur de Sainte Marie, Mère de l’Église
Notre-Dame de Paris – Lundi 21 mai 2018
– Ac 1, 12-14 ; Ps 86(87) ; Jn 19, 25-34
Juste avant de mourir, chacun livre son testament. On lègue à ceux que l’on aime tous ses biens. C’est ce que va faire Jésus. Il n’a plus rien sur cette terre : on lui a pris son innocence en l’accusant faussement, on lui a pris sa dignité en lui enlevant ses vêtements, on lui a pris sa force en le flagellant jusqu’à épuisement, on lui a pris le respect qui lui est dû en le couronnant d’épines et en lui crachant dessus, ses disciples l’ont abandonné, il n’a plus rien. Que peut-il donc léguer ?
Il lui reste un bien précieux que nous avons tous heureusement connu et que jamais personne ne peut nous enlever : l’amour d’une mère. Oui, c’est cet amour que nul ne peut lui prendre, que Jésus lègue à son disciple bien-aimé, Jean, et à travers lui à chacun de nous qui sommes aussi les disciples bien-aimés : « voici ta mère ».
Jésus nous donne tout ce qui lui reste et que les hommes ne peuvent pas lui prendre : son trésor le plus précieux, Marie sa mère.
Quel magnifique cadeau : la plus belle, choisie par Dieu entre toutes les femmes, immaculée, la plus élevée de toutes les créatures de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance.
Elle est au pied de la croix, transpercée de douleur avec son Fils et participe ainsi au salut qu’il opère en donnant sa vie par amour. Elle est notre maman du ciel, « Maman Marie », comme disent nos chers frères et sœurs antillais. Marie refonde la vocation de la femme voulue par Dieu : enfanter l’homme à la vie divine, la vie éternelle.
Il ne reste alors plus à Jésus que ce corps humain qu’il est venu habiter de sa divinité. Il le laisse transpercer pour que de ce corps coulent l’eau et le sang qui seront les sacrements qui nourriront son Corps qui est l’Église. Il remet l’Esprit entre les mains du Père pour qu’il nous le donne en plénitude.
Merci Marie, pleine de grâce, d’accueillir ces enfants qui se confient à vous et qui livrent leur pauvre vie entre vos mains.
Mgr Michel Aupetit
Archevêque de Paris