Homélie de Mgr Michel Aupetit - Consécration de l’autel de ND de l’Assomption de Passy - Baptême du Christ
Notre-Dame de l’Assomtion de Passy (Paris 16e) - Dimanche 13 janvier 2019
– Année C
– Is 40,1-5.9-11 ; Ps 103, 1-4.24.25.27-30 ; Tt 2, 11-14 ; 3,4-7 ; Lc 3, 15-16.21-22
Chers frères et sœurs
Vous êtes-vous demandé pourquoi les prêtres embrassaient l’autel au début de la messe ? N’est-ce pas étrange ?
Ce geste signifie que l’autel représente Dieu. Lorsque Jacob voit dans un songe les anges monter et descendre du ciel, il comprend que le Seigneur est présent en cet endroit (Gn 28). Alors il dresse une stèle pour en garder la mémoire et élève un autel pour manifester la Présence divine en ce lieu. Il appelle cet endroit Béthel, c’est-à-dire la maison de Dieu.
Plus tard, quand Moïse réalise l’alliance du peuple avec Dieu, il prend le sang d’un taureau dont il verse la moitié sur l’autel et l’autre moitié sur le peuple. C’est le sang de l’alliance. L’autel est donc le signe de Dieu sur lequel on fonde l’alliance.
Aujourd’hui l’alliance n’a plus besoin du sang d’un taureau. Ce n’est plus l’alliance exclusive de Dieu avec un seul peuple, c’est l’alliance de Dieu avec l’humanité tout entière grâce à Celui qui vient de Dieu, qui est né dans ce peuple de la souche de Jessé, le Christ Jésus notre Seigneur. Il est à la fois l’offrande, l’autel et celui qui offre. Il prie en tant que vrai homme, il est prié comme vrai Dieu et il s’offre comme l’unique grand prêtre.
Venir à l’autel, c’est venir à Jésus-Christ.
Contrairement aux sacrifices d’animaux, l’unique sacrifice d’amour réalisé par le Christ sur la croix n’a pas besoin d’être renouvelé. Il est simplement rendu présent à chaque Eucharistie.
Au baptême de Jésus, les cieux s’ouvrent pour nous en réponse à la grande prière du prophète Isaïe : « Ah, si tu déchirais les cieux et si tu descendais » (Is 64, 1). Comme le Christ plongé dans les eaux, qui des profondeurs de la mort ouvre la porte du Ciel, nous sommes baptisés pour ressusciter avec lui et recevoir la vie divine.
Par son baptême, Jésus fait entrer l’humanité dans la filiation divine. En lui nous devenons Fils de Dieu par adoption. Mais les enfants adoptés héritent comme les enfants engendrés selon la chair. Et que recevons nous en héritage ? Ce qu’il est : la Vie et l’Amour.
Alors si nous ouvrons l’oreille de notre cœur, nous entendons à notre tour le Père nous dire : « Tu es mon fils bien-aimé ».
+Michel Aupetit, archevêque de Paris.