Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe d’Ordination de sept diacres permanents en l’église Saint-Sulpice
Saint-Sulpice (6e) - Samedi 3 octobre 2020
– Voir l’album-photos de la célébration.
– Fête de la St Denis et de ses compagnons
- Is 52, 7-10 ; Ps 95 ; Jn 10, 11-15
Configurés au Christ serviteur ! C’est vraiment impressionnant !
Le Christ donne sa vie pour ses brebis. Comment penser que configurés à lui nous donnons notre vie à sa suite ? Cela paraît démesuré !
De plus, vous avez déjà donné votre vie. Par le sacrement du mariage vous avez donné votre vie à votre épouse. Vous avez dit : « Je te reçois comme épouse et je me donne à toi ». Déjà, c’était le signe du don du Christ à son Église comme le dit saint Paul.
Aujourd’hui, l’ordination au diaconat est aussi un sacrement. Le signe efficace de la grâce par laquelle vous vous donnez au peuple auprès duquel vous êtes envoyés. Mais ce don de vous-même implique forcément votre épouse. Elle est partie prenante du don que vous faites puisque vous ne pouvez pas donner votre vie sans elle.
Mais comment savoir si nous sommes configurés au Christ ou bien mercenaires ? La réponse de Jésus est claire : « Les brebis ne comptent pas vraiment pour lui » (Jn 10,13). Il s’agit du mercenaire, bien sûr.
Le service est un « prendre soin », charge propre et première du diacre qui s’occupe des plus pauvres. Pauvres de santé, pauvres d’argent, mais aussi pauvres de foi et pauvres d’amour. C’est pourquoi le service de l’autel et de la parole n’est pas subalterne. C’est aussi là que se réalise le service du prochain. Le soin des pauvres, de tous les pauvres est la tâche du Seigneur qui est venu annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, libérer ceux qui sont captifs (et combien y-a-t-il aujourd’hui de chaînes souvent invisibles ?).
Cette tâche du diaconat est première puisqu’elle précède le presbytérat et l’épiscopat. Il n’y a pas de prêtre ou d’évêque qui ne soit d’abord diacre.
Oui, ils sont beaux les pas du messager qui annonce la paix et porte la Bonne Nouvelle. Dieu console son peuple et nous savons combien aujourd’hui il en a besoin. Il le console par ceux qu’il choisit et qu’il envoie. La conscience de la mort nous fait saisir notre fragilité, notre vulnérabilité. Dieu s’est fait vulnérable en son Verbe incarné pour nous communiquer sa toute-puissance de vie et d’amour. C’est cette espérance que nous portons. Le plus grand service que nous pouvons rendre au monde est bien d’annoncer ce salut et cet amour magnifique. Quelle grâce ! Comme le prophète Isaïe nous le demande : « Éclatons en cris de joie ! » (Is 52,9).
+Michel Aupetit, archevêque de Paris.