Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe du matin de Pâques chez les Petites sœurs des maternités catholiques

Petites sœurs des maternités catholiques (15e) - Dimanche 4 avril 2021

– Pâques, Résurrection du Seigneur

- Ac 10,34a.37-43 ; Ps 117,1-2.16-17.22-23 ; Col 3,1-4 ; Jn 20,1-9

Celui qui écrit l’évangile, Jean, manifeste sa foi : « Il vit et il crut ». C’est ce même Jean qui décrit la résurrection de Lazare. Lazare sort du tombeau entouré de bandelettes. Il est revenu à la vie. Mais dans le tombeau de Jésus les linges sont posés à plat sur le sol comme si le corps s’était volatilisé. Jean comprend que Jésus est ressuscité, qu’il n’est pas seulement revenu à la vie antérieure mais qu’il est habité d’une autre existence.

Pierre au jour de la résurrection se précipite au tombeau. Il trouve le tombeau vide, il constate l’absence de Jésus et il n’est rien dit de son état d’âme à ce moment-là. Mais quand il prêche la résurrection de Jésus dans la ville de Césarée Pierre dit : « Dieu lui-même l’a établi juge des vivant et des morts ». Quand Pierre parle du jugement des vivants et des morts, il le fait à partir de son expérience personnelle. Il sait que ce jugement se fera à partir des paroles du Christ que lui-même a entendues et qu’il a méditées à la lumière de la Résurrection.

Deux tamis serviront pour ce jugement des vivants et des morts.

« Est-ce que tu m’aimes ? » (Jn 21, 15)

Comme Pierre, en regardant notre vie et notre misère révélées dans la lumière divine, il nous faudra dire : « Tu sais bien que je t’aime ». Il faudra le dire en face de celui qui est la Vérité.

« Ce que tu fais aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que tu le fais » (Mt 25, 40).

Comment me suis-je comporté envers mes frères les hommes ? En particulier les méprisés, les misérables ? Pas seulement les affamés, les assoiffés, ceux qui touchent habituellement notre cœur. Mais aussi les tout-petits, les vieillards, les ennuyeux, les sinistres.

Voilà deux tamis terribles. Ce jugement peut faire peur. Mais saint Paul dit aux romains : « Celui qui croit échappe au jugement » (Rm 10).

Car au jour de la Résurrection il s’agit bien d’avoir la foi dans cet amour plus fort que la haine et dans cette vie plus forte que la mort. C’est la foi en la Résurrection de Jésus qui nous conduit à Dieu. Elle nous fait comprendre la toute-puissance de l’amour.

J’ai tellement confiance en Jésus-Christ que je sais que si je n’avais qu’une seule étincelle d’amour pour lui et pour mes frères, le Seigneur saurait l’élever jusqu’à Dieu son Père.

+Michel Aupetit, archevêque de Paris

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