Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe du 5e dimanche de Pâques à St Germain l’Auxerrois

Saint-Germain l’Auxerrois (1er) - Dimanche 2 mai 2021

 5e dimanche de Pâques - Année B
 à huis-clos
- Ac 9,26-31 ; Ps 21,26-29.31-32 ; 1 Jn 3, 18-24 ; Jn 15,1-8

« Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruits » (Jn 15,8). Porter du fruit, Jésus emploie cette phrase six fois dans cet évangile. C’est donc important. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Un arbre porte du fruit selon son espèce. La vigne donne du raisin, un pommier des pommes, un cerisier des cerises, un chêne des glands. Alors ? Quel est le fruit dont parle Jésus ? Pour connaître le fruit, il faut regarder l’arbre.

L’arbre, c’est la vigne. Cette vigne a été plantée par le Père comme le dit Jésus dans ses paraboles. Il confirme ainsi ce qu’affirmait jadis le prophète Isaïe. Cette vigne, c’est le Christ : « Je suis la vigne, et vous les sarments. » Le sarment qui porte le fruit reçoit la sève qui monte de la vigne, du cep et de ses racines. Dans cette parabole, la sève est le Saint-Esprit. Si nous restons attachés au Christ comme le sarment est attaché au cep dont il reçoit la sève, nous recevons donc le Saint-Esprit.

Pour produire quel fruit ? Dieu est amour. Il est la source de tout amour. Cet amour nous est rendu visible par son fils Jésus comme le dit saint Irénée : « Ce qu’il y a d’invisible dans le Fils, c’est le Père ; ce qu’il y a de visible dans le Père, c’est le Fils. » Le Fils est l’amour incarné. Nous connaissons l’amour du Père rendu visible dans les paroles, les pensées et les actes du Seigneur Jésus-Christ.

L’Esprit Saint, c’est l’amour du Père et du Fils qui se communique à chacun de nous si nous restons greffés sur le Christ. Il procède du Père comme source et origine et il procède aussi du Fils comme révélateur de l’amour : « L’Esprit Saint reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 15). Voilà le fruit. Nous portons beaucoup de fruit et ce fruit est l’amour, l’amour total, l’amour absolu, l’Amour comme Dieu.

« Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5). Nous devons toujours rester greffés sur le Christ, sinon le sarment que nous sommes se dessèche et notre cœur devient dur.

Récemment, le gel a détruit les pousses sur les sarments qui pourtant étaient bien solidement attachés au cep. Comment comprendre ?

Le gel ? Ne serait-ce pas le refroidissement de nos cœurs qui, bien qu’attachés au Christ par la grâce du baptême, n’éprouvent plus de vraie ferveur et ne brûlent plus au soleil de son amour ? Gardons-nous du gel de nos âmes et retrouvons la ferveur d’un cœur d’enfant.

+Michel Aupetit, archevêque de Paris

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