Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe à Saint-Germain l’Auxerrois pour la rentrée du séminaire avec rite d’admission des 8 candidats au sacerdoce

Saint-Germain l’Auxerrois (1er) - Samedi 11 septembre 2021

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- 1 Tm 1, 15-17 ; Ps 112 (113), 1-2, 3-4, 5a.6-7 ; Lc 6, 43-49

Cet évangile me conduit à distinguer entre les mots et la parole. Il s’agit bien « d’écouter la Parole » et de « la mettre en pratique ».

Nous avons des mots qui nous permettent de nous comprendre. Les mots que nous entendons touchent notre intelligence et mettent en œuvre notre fonction cognitive. Mais qu’est-ce que cela change ? Comment ces mots transforment notre vie ? Car comprendre ce n’est pas intégrer. Il me semble qu’il faut passer de la compréhension à la connaissance. Le mot con-naître peut se comprendre comme « naître avec ». Quand les mots transforment notre vie, ces mots deviennent Parole. Car la Parole est ordonnée à la vie. Dès le commencement la Parole créatrice de Dieu fait émerger la vie. C’est aussi ce qu’affirme le prologue de saint Jean : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était Dieu. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jn 1,1).

Certes, sur notre terre, la parole s’exprime avec des mots, mais elle ne se limite pas aux mots. Dans le livre de la Genèse « Dieu dit et cela fut ». Le Christ, Verbe de Dieu, d’une parole guérit les malades et chasse les démons.

Le Verbe, la Parole, a pris chair de notre chair. Comment cette parole s’incarne en nous ? Quand nous prononçons le mot « Seigneur », est-ce seulement un mot qui sort de notre bouche ou une personne divine qui habite en notre cœur ?

Jésus nous le dit clairement, la fondation sur laquelle nous devons nous appuyer, c’est cette Parole de Dieu. Nos mots ne fondent rien, ils nous relient les uns aux autres. Les mots touchent l’intelligence en glissant sur le cœur s’ils ne nous permettent pas de changer de vie pour l’ajuster à Dieu. Quand Jésus dit la Parole, comment prend-elle chair en nous et rejoint-t-elle le Corps de notre Seigneur qui vient nous habiter à l’eucharistie ?

La formation qui vous est donnée au séminaire n’est pas d’abord une formation intellectuelle satisfaisante pour l’esprit qui nous permettrait de briller dans le monde avec nos mots et nos concepts humains. Elle est d’abord ordonnée à la formation d’un cœur capable d’entrer dans l’intimité du Seigneur pour accueillir son amitié et pour le « connaître » au sens d’une nouvelle naissance que cette amitié permet.

Voilà chers amis ce que signifie profondément l’admission qui vous engage maintenant à faire connaître cet amour qui vous a constitué disciple pour devenir missionnaire.

+Michel Aupetit, archevêque de Paris

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