Homélie de Mgr Michel Aupetit pour la 4e édition du Congrès Mission
Saint-Sulpice – Samedi 29 septembre 2018
– Voir l’album-photos du Congrès Mission.
- Ap 12,7-12a ; Ps 137,1-5 ; Jn 1,47-51
Chers frères et sœurs,
Nous fêtons les anges. Et même les anges suréminents qu’on appelle les archanges. Nous aurons bientôt l’occasion de fêter et de remercier nos anges gardiens. « Ange » veut dire messager. Ils portent un message de la part de Dieu.
Michel signifie : « qui est comme Dieu ? » Cette interrogation qui nous est adressée par le nom qu’il porte nous permet de rester à notre juste place devant le Seigneur. Rien ni personne ne peut être comparé à Dieu.
Gabriel veut dire : « force de Dieu ». Cette force est révélée dans l’annonce de la conception du « plus grand des enfants des hommes » (Mt 11, 11) dans le sein d’une femme stérile et avancée en âge, Élisabeth. Puis, dans la Bonne Nouvelle inouïe de la venue du Verbe de Dieu qui prend chair de notre humanité.
Raphaël signifie : « Dieu guérit ». Le Seigneur nous délivre de nos misères, de nos faiblesses, de nos maladies, de nos insuffisances. Son médicament s’appelle la miséricorde.
Dieu envoie des messagers jusqu’à envoyer celui qui est sa Parole, son Image, sa parfaite ressemblance dans l’Amour : son Fils.
Dieu se communique, se donne à connaître par des messagers. Comme l’ADN qui porte la vie mais qui ne la transmet effectivement que par l’ARN messager. Pardonnez-moi cette pauvre analogie, mais elle permet de comprendre comment toute la Création porte cet élan de Vie et d’Amour qui vient de Dieu et se transmet de siècle en siècle : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20, 21).
Il est fini le temps de l’assoupissement ! Malheur à nous si nous n’annonçons pas l’évangile ! Si nous sommes éclaboussés par les scandales, par les péchés de certains d’entre nous, c’est pour que nous prenions enfin la mesure de notre responsabilité de Fils de Dieu, de baptisés.
Où le péché abonde, la grâce surabonde. Quand Dieu révèle le péché de son peuple dans la Bible, ce n’est pas pour humilier, c’est pour que son peuple se convertisse de manière radicale.
Debout ! Prenons au sérieux la confiance que Dieu nous fait en nous livrant le Corps de son Fils à chacune de nos Eucharisties.
Il ne suffit pas de porter la parole, l’évangile, de dire le kérygme. Il faut aussi que cela transforme visiblement nos vies. Ainsi la mission sera ce qu’elle doit être. Nos frères ne viendront pas par prosélytisme mais par attraction comme le rappelle le Pape François dans son exhortation apostolique « la joie de l’évangile ».
Nous devons sans cesse réapprendre à vivre ce que nous annonçons : la pauvreté de cœur qui conduit à la sobriété de vie, à la chasteté, à l’abandon d’une certaine forme d’arrogance, à la confiance absolue dans les dons de Dieu. Le Seigneur agit maintenant comme au premier temps de l’Église, avec la même force, dans les délivrances, les guérisons, la toute-puissance de l’Amour de Dieu pour chacun de nos frères. Si nous avions la foi gros comme un grain de sénevé, nous mettrions le Feu au monde ! N’ayons pas peur ! C’est quand la barque est dans le cœur de la tempête que le Seigneur nous rejoint en marchant sur les eaux.
Je vous bénis tous et invoque sur vous la Puissance de l’Esprit Saint. Qu’il renouvelle nos cœurs et fasse de nous de vrais disciples. Amen.
+ Mgr Michel Aupetit,
archevêque de Paris