« La cathédrale sera ouverte à tous »
Paris Notre-Dame du 6 juin 2024
Notre-Dame rouvrira ses portes en décembre et les premiers groupes de pèlerins sont attendus à partir de janvier. Comment les visites vont-elles s’organiser ? Qui pourra venir ? Que pourra-t-on faire ? Décryptage avec le P. Olivier Scache, vice-recteur de la cathédrale.
Paris Notre-Dame – Les préinscriptions pour les pèlerinages en groupe à la cathédrale – dès janvier 2025 – sont ouvertes. Au-delà de la redécouverte de l’édifice, quel est l’enjeu spirituel de venir à Notre-Dame ?
P. Olivier Scache – Venir en pèlerinage à la cathédrale, l’église-mère du diocèse, c’est venir, d’une certaine manière, aux sources de notre foi, pour rendre grâce, ranimer la flamme, nous rappeler ce que nous sommes appelés à vivre comme baptisés. Depuis Pâques, les inscriptions étaient ouvertes aux paroisses et aumôneries du diocèse de Paris ; depuis la Pentecôte, elles le sont pour tous les diocèses d’Île-de-France. À la fin de l’été, le reste du monde pourra s’inscrire. La priorité sera bien entendu donnée au culte. Depuis huit cent soixante ans, Notre-Dame est là pour nous donner le Christ et c’est ce que nous souhaitons offrir pendant ces pèlerinages : la possibilité de prier Dieu et de demander à Marie de prier Dieu pour nous. Qu’est-ce qu’un fils pourrait refuser à sa mère ? Si nous voulons demander quelque chose au Christ en étant certain qu’il dise oui, demandons à sa Mère !
P. N.-D. – La réouverture de Notre-Dame coïncide avec l’ouverture, fin décembre, du jubilé 2025. Quel impact aura-t-il sur la démarche de pèlerinage que vous proposez ?
O. S. – Le pape François ouvrira en décembre le jubilé ordinaire de l’année 2025. Si un jubilé ordinaire ne concerne que les fidèles présents à Rome, le Saint-Père a tout de même demandé que, le 29 décembre 2024, toutes les cathédrales du monde célèbrent une messe pour l’ouverture du jubilé à destination des pèlerins ne pouvant se rendre à Rome. Au-delà de cette messe inaugurale, nous allons intégrer la démarche jubilaire tout au long de l’année 2025, notamment au sein de notre livret du pèlerin. Cela aura également un impact en termes d’organisation pour les paroisses qui n’avaient pas forcément prévu de célébration eucharistique ou de confessions dans leur démarche de pèlerinage à Notre-Dame. Si tous les groupes ne pourront assister à la messe à la cathédrale, les curés des paroisses alentours ont, d’ores et déjà, annoncé que leurs églises étaient grandes ouvertes pour les groupes de pèlerins.
P. N.-D. – Combien de visiteurs sont attendus à Notre-Dame ?
O. S. – Nous attendons quinze millions de personnes par an, soit entre 40 000 et 45 000 chaque jour. La cathédrale est relativement petite, d’une capacité de 2 700 visiteurs. Lorsque 1 500 fidèles assisteront à la messe, seules 1 200 personnes pourront circuler dans les collatéraux et le déambulatoire. Plus les visiteurs et les pèlerins resteront dans la cathédrale, moins nous pourrons en accueillir. C’est pour cette raison que nous proposons – en particulier les premiers mois – des visites silencieuses d’une durée de trente minutes, en chapitres ou petits groupes, de dix personnes, autour de cinq stations : la façade de la cathédrale, le baptistère, la Couronne d’épines, le chœur des chanoines et la statue de Notre Dame. Mais nous souhaitons rester attentif aux millions de visiteurs et fidèles, individuels ou en groupe. La cathédrale sera ouverte à tous et chacun pourra y pénétrer librement, pour la visiter ou y prier, sans nécessairement avoir à s’inscrire. Surtout, n’enfermons personne dans une case ou une autre ! Il faudra juste accepter d’attendre – voire de ne pas pouvoir entrer – contrairement aux groupes inscrits qui entreront, eux, à un horaire arrêté.
Propos recueillis par Mathilde Rambaud
Sommaire
Consulter ce numéro
Acheter ce numéro 1 € en ligne sur les applications iOs et Android
