Les catéchumènes, un don pour les communautés
Paris Notre-Dame du 19 mars 2015
P.N.-D. – Quelles sont les étapes que vivent, durant le carême, les catéchumènes qui seront baptisés à Pâques ?

P. Jean Laverton – Le rituel de l’initiation chrétienne des adultes nous invite à célébrer des étapes précises tout au long du chemin qui conduit les catéchumènes à vivre en disciples du Christ. Pendant le carême, la première célébration est celle de l’Appel décisif qui a lieu le premier samedi de carême à la cathédrale, où sont rassemblés tous les catéchumènes du diocèse. L’archevêque les appelle personnellement à recevoir les sacrements. Le curé et les membres de l’équipe paroissiale chargés de les accompagner vers la vie chrétienne sont présents avec les parrains et marraines pour présenter chacun d’entre eux et se porter garants du fait qu’ils peuvent recevoir les sacrements de l’initiation (baptême, confirmation, eucharistie). Ensuite, chaque dimanche, les catéchumènes vont vivre à la messe principale de leur paroisse les ultimes étapes qui les mèneront à la vigile pascale. Ce sera d’abord la transmission des deux grands trésors de notre foi : l’écoute de la profession de foi que la communauté va réciter devant eux et qu’ils rediront le dimanche des Rameaux, puis, le dimanche suivant, ils écouteront le Notre Père, qu’ils proclameront dans la nuit de Pâques pour la première fois en tant que nouveaux baptisés.
P. N.-D. – Pourquoi appelle-t-on « scrutins » les célébrations qui ont lieu les trois derniers dimanches de carême ?
P. J. L. – Cela signifie qu’au long du carême, on invite les catéchumènes à un ultime discernement, à se situer devant Dieu en vérité (à scruter), afin d’affermir encore ce qui est bon, de guérir ce qui est faible, d’approfondir et de fortifier le désir de la vie du Christ et de mesurer ce qui s’y oppose. Au long des différents dimanches, la communauté les entoure de son amitié et de sa prière. Ils doivent se sentir portés par l’Église mère. Le cardinal André Vingt-Trois nous le rappelle : « Nous les accompagnons dans les derniers combats spirituels où leur liberté est engagée. Ils nous accompagnent dans notre conversion personnelle et ecclésiale. [1] » Le fait de voir un catéchumène engager sa liberté et son histoire pour le Christ nous fait rendre grâce, mais c’est aussi un témoignage qui nous invite à nous resituer par rapport à l’appel de Dieu, qui nous pousse en ce temps de carême à nous préparer à vivre pleinement le renouvellement de nos promesses baptismales.
P. N.-D. – Ce temps de carême est-il donc avant tout un temps communautaire ?
P. J. L. – Être chrétien, c’est ne pas cesser de devenir chrétien. C’est une exigence pour nous, disciples du Christ, de rester toujours en chemin et de rendre témoignage, à travers des communautés qui vivent dans la foi et dans l’amour, où l’on se connaît, où l’on s’aime, où l’on s’entraide. Nous ne pouvons témoigner du Christ que si nous témoignons de ce qu’il fait en nous et entre nous. L’on voit bien que notre conversion commune vers Pâques et le chemin des catéchumènes doivent s’appuyer l’un sur l’autre. • Propos recueillis par Pauline Quillon
[1] Guide pastoral et liturgique pour mettre en œuvre le Rituel de l’initiation chrétienne des adultes de l’Appel décisif à la nuit pascale disponible au Service diocésain du catéchuménat.
