Loi naturelle, politique et bien commun chez saint Thomas d’Aquin
L’homme s’accomplit dans la cité où il peut déployer toutes ses capacités et où sa vie trouve sa fécondité. De la cité de la terre à la cité des cieux, de la justice à la charité, l’homme est un êt...
Collège des Bernardins 20 Rue de Poissy, 75005 Paris, France 75005 Paris
Pour Thomas d’Aquin, la politique n’est pas simplement une coexistence pacifique entre individus, mais plutôt le terrain propice à la réalisation de la morale. La morale, science du bonheur, s’accomplit en politique. Pourquoi ? L’homme ne peut pas être pleinement heureux qu’en vivant dans la communauté et en dépassant sa propre échelle individuelle.
La personne trouve son rayonnement non seulement dans ses relations interpersonnelles, mais aussi dans sa contribution active à la communauté politique.
Le bien commun est ainsi le fruit de l’engagement collectif en vue du bien de tous et pas seulement l’œuvre des institutions qui ont le pouvoir.
La politique doit d’une part respecter la loi naturelle, d’autre part être inventive dans le concret et organiser de façon ingénieuse la vie civile. L’objectivité de la loi naturelle permet d’éviter l’arbitraire, l’injustice et l’oppression des plus faibles ; le fait que l’homme vienne de Dieu et ait une dimension spirituelle permet aussi d’éviter le totalitarisme qui prétend avoir un contrôle total sur la personne.
##### Avec :
– *P. François Daguet, op* : docteur en théologie, le P. François Daguet appartient au couvent des dominicains de Toulouse. Il a reçu un prix de l’Académie des Sciences Morales et Politiques et de l’Académie française. **
– *Pierre Manent* est normalien et agrégé de philosophie ; il a longtemps été directeur d’études à l’EHESS et a développé une œuvre philosophique dense, influencée notamment par Raymond Aron, la pensée thomiste et la politique libérale. **
– *Don Jean-Rémi Lanavère* est prêtre à la Communauté Saint-Martin, actuellement en charge des études de philosophie à la maison de formation. Ancien élève de l’ENS (Ulm), agrégé de philosophie, il est titulaire d’un M2 de droit, ainsi que d’un doctorat en philosophie politique de l’EHESS et en philosophie de l’Université Pontificale du Latran. Ce doctorat a été récompensé en 2017 par le prix Henri de Lubac.