P. Philippe Perraud : servir l’Église et les pauvres dans la ville

Paris Notre-Dame du 28 octobre 2021

Depuis le 1er septembre, l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a confié la mission paroissiale de St-Merry à la communauté de Sant’Egidio, qui priait déjà dans cette église il y a quinze ans. Le Père Philippe Perraud, jeune prêtre de la communauté, a été nommé administrateur pour un an.

© Charlotte Reynaud

Quiconque passe rue St-Martin (4e) sera frappé de voir le portail de St-Merry grand ouvert, offrant aux passants le regard perçant du Christ de l’icône de la Sainte Face. Posée sur un tréteau derrière l’autel, elle est la signature spirituelle de la communauté Sant’Egidio qui la vénère dans chaque église qui lui est confiée. Autour de l’icône, au pied de la croix et de l’ambon, de nombreux bouquets de fleurs. « J’y tiens beaucoup, confie le P. Philippe Perraud. Une église fleurie, c’est une église qui est belle et vivante. J’ai besoin du beau pour porter ma prière… et puis ma grand-mère fleurissait l’église. » Ses grands-parents, Philippe Perraud en parle souvent au détour d’une phrase. Très croyants et largement investis dans la société et leur paroisse, ils transmettent à leur petit-fils le goût de Dieu, de l’engagement et de l’action. La valeur n’attend pas le nombre des années dit-on : à l’âge mollasson et indécis de l’adolescence, Philippe Perraud – qui porte déjà au fond de son cœur l’appel à devenir prêtre depuis l’âge de 8 ans – monte une chorale de jeunes, s’investit dans des associations, sert la messe et fait partie de l’équipe d’encadrement du pèlerinage annuel des jeunes à Lourdes du diocèse de Strasbourg.
Après des études dans le secteur médico-social et un diplôme universitaire en médiations citoyennes, il entre au séminaire de Strasbourg. Il sait déjà qu’il veut servir l’Église et les pauvres dans la ville. En année de césure à Rome (Italie), il se rapproche de la communauté Sant’Egidio en participant au service aux pauvres et découvre une communauté de laïcs fondée sur les trois « P », selon la formule du pape François : prière, pauvre, paix. Il entre au séminaire de la communauté en 2014, pour être ordonné en 2019, à tout juste 30 ans. Envoyé en mission en région parisienne, il passe un an à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne) avant d’être nommé administrateur de la paroisse St-Merry le 1er septembre 2021. « Saint Merry délivrait les prisonniers et guérissait les malades. Il avait ce souci du pauvre et des périphéries », précise-t-il. Dans l’église, saint Jean Chrysostome se dévoile sur une toile monumentale, signe qu’il n’y a pas de hasard… Le P. Philippe Perraud voue une dévotion particulière au père de l’Église : « Il parle des pauvres comme présence réelle du Christ. Pour lui, le sacrement de l’autel doit se prolonger par le sacrement du Frère, c’est-à-dire dans le service des plus pauvres. »
Mettre au centre les pauvres et la prière pour construire la paix est au cœur des préoccupations pastorales du P. Philippe Perraud. La coopération avec les laïcs, sa méthode : « l’esprit synodal fait partie de l’ADN de notre communauté », sourit-il. Lors de la messe de rentrée, les parois¬siens ont été sollicités pour participer à des groupes de réflexion, animés par un membre du conseil paroissial, afin que le projet paroissial soit construit ensemble, avec cette attention particulière : « Comment vivre l’Évangile dans ce quartier plein de promesses, de rêves et de potentiels, extrêmement dynamique, où plusieurs mondes se croisent ? Je vois notre église comme un port, un lieu de ressourcement spirituel. En favorisant la prière, l’amitié, la rencontre avec les plus pauvres, nous serons des artisans de paix. »

Charlotte Reynaud

Articles
Contact

Paris Notre-Dame
10 rue du Cloître Notre-Dame
75004 Paris
Tél : 01 78 91 92 04
parisnotredame.fr

Articles

© Trung-Hieu Do

« Rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien »

Paris Notre-Dame – 5 août 2025

« L’Église doit être missionnaire ou elle ne sera plus rien en ce monde. […] Une foi qui ne se propose pas et ne se partage pas est une foi qui se dessèche et qui n’intéresse plus, même les croyants. » Ainsi s’exprimait Mgr Vingt-Trois dans sa lettre Notre mission à Paris, publiée les premiers jours de son épiscopat parisien, ajoutant, quelques lignes plus loin, cette formule que personne n’a oubliée : « Nous devons chercher, dans notre travail pastoral habituel, comment nous pouvons rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien. » L’exhortation à cet élan missionnaire – pour lequel il avait défini quatre champs prioritaires, à savoir, la famille, la jeunesse, la solidarité et l’éthique – est le fil rouge de son ministère à Paris, en témoigne l’organisation des Assises de la mission, en 2008 et 2009, et les trois années placées sous le sigle de « Paroisses en mission », de 2009 à 2012, avec, comme point d’aboutissement, l’opération Avent 2014 qui permettra de déployer plus de 500 projets missionnaires durant le mois de décembre 2014. Son dernier programme pastoral diocésain, de 2015 à 2018, s’appuiera toujours sur la mission, autour des axes « Annoncer, partager, transmettre ». Entretien avec Mgr Bruno Lefèvre Pontalis, curé actuel de St-François- Xavier (7e), qui fut vicaire général du diocèse de Paris 2012 à 2016. Charlotte Reynaud

Lire la suite