Première session diocésaine pour les laïcs en responsabilité
Paris Notre-Dame du 7 juin 2012
P. N.-D. - Vous avez organisé une session avec des catholiques ayant des responsabilités dans la société civile. De quoi s’agissait-il ?
Mgr Éric de Moulins-Beaufort – La session s’est tenue au foyer de charité de La Part-Dieu, à Poissy, les 29 et 30 mai. Nous avons souhaité organiser un temps à la fois propice à la rencontre, à la réflexion et à la prière, en invitant des responsables d’œuvres importantes pour le diocèse (Fondation Notre Dame, hôpitaux catholiques, œuvres caritatives, etc.), d’autres qui ont pris des initiatives audacieuses dans leur domaine en tant que chrétiens (entreprises, médias, État, etc.), et quelques-uns sans engagement encore mais qui pourraient être appelés un jour. Le but était de répondre au besoin suivant : le diocèse demande à des laïcs d’exercer des responsabilités importantes, beaucoup comme bénévoles, mais une fois la tâche confiée, ceux-ci n’ont presque jamais l’occasion d’entendre les orientations stratégiques du diocèse, moins encore celle d’y réagir. Ils n’ont pas davantage l’occasion de se rencontrer, de réaliser qui ils sont et comment, les activités leur étant confiées se complétant, ils pourraient s’aider.
P. N.-D. - Qui participait à cette session ?
E. M.-B. – Cette session était un coup d’essai. Philippe de Cuverville, économe diocésain, et moi nous étions arrêtés au chiffre de 30. La plupart des invités ont accepté d’emblée, ce qui prouve le besoin auquel répondait une telle rencontre. Beaucoup d’autres mériteraient d’être associés. Marc et Florence de Leyritz, qui ont introduit les cours Alpha en France, ont mené les temps de réflexion et de prière. Jean-Paul Prat, diacre de Lyon, fondateur du groupe musical Aquero, a su nous conduire dans la louange. Il a paru important qu’une telle rencontre soit un moment de prière commune et de prière les uns pour les autres. Car apporter au diocèse ses compétences, c’est bien, mais le plus important pour chacun est de servir le Christ et la mission de son Église.
P.N.-D. -Sur quels thèmes le cardinal Vingt-Trois est-il intervenu ?
E. M.-B. – L’archevêque a passé toute la matinée du mercredi avec nous. Il a présenté quelques axes de sa réflexion stratégique et entendu les réactions des auditeurs. Les thèmes principaux ont été : une analyse de la situation du catholicisme dans notre pays comme un temps de commencements ; une réflexion sur le rôle des conseils pastoraux, organes de discernement ; ce que pourraient être une culture de l’appel et une culture d’objectifs dans l’Église ; le débat des anthropologies dans notre monde ; le rôle de la raison dans une vision chrétienne ; les formes du témoignage chrétien dans un monde complexe…
P. N.-D. -Quel élan cette session a-t-elle suscité ?
E. M.-B. – Le plus marquant restera la joie des participants. Tous ont été surpris et heureux de se découvrir très concrètement communiant dans la même foi, accueillant la parole de l’archevêque, capables de travailler ensemble ou de faire travailler davantage ensemble les entités dont ils sont responsables. Ce n’est qu’un début. J’en ressors convaincu qu’il est du devoir des pasteurs de permettre aux chrétiens actifs de s’estimer, de prier fraternellement ensemble, de se faire confiance, même lorsqu’ils ont des options différentes quant aux moyens. • Propos recueillis par Ariane Rollier