Rythmes de l’art, rythmes du monde, adaptation ou adoption ?
Baudelaire abandonne les vers au profit de la prose. Apollinaire retire la ponctuation d’Alcool juste avant sa publication. Les rythmes sociaux ont changé. Leur art se fait l’écho d’un monde qui se...
Collège des Bernardins 20 Rue de Poissy, 75005 Paris, France 75005 Paris
Dans la préface des *Petits poèmes en prose,* Baudelaire cherche une poésie qui échappe aux mesures et s’adapte « aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ». La sensibilité exacerbée et la lucidité aiguisée de l’homme moderne a du mal à trouver son rythme : « C’est surtout de la fréquentation des villes énormes, c’est du croisement de leurs innombrables rapports que naît cet idéal obsédant. »
Apollinaire, à la suite de Cendras et du *Coup de dés* de Mallarmé veut coller au monde moderne et au cubisme. Il dit vouloir « machiner la poésie comme on a machiné le monde ».
Les nouveaux rythmes poétiques donnent forme à une expérience nouvelle.
Peut-on pour autant parler d’une adaptation de la poésie aux rythmes du monde ?
Ou, au contraire, les interrogent-ils ? A moins qu’ils ne les adoptent pour mieux s’en affranchir ?
Cette expérience poétique est-elle de même nature en musique dans laquelle, par essence, tout est rythme ? Traduit-elle ou nous détourne-t-elle des rythmes du monde ? Et qu’en est-il de la musique sacrée ? Sa finalité est-elle de nous détourner des rythmes du monde ou au contraire de les assumer pour les toucher le monde céleste ?
Avec :
– Emmanuel Echivard, poète et écrivain, il enseigne la littérature et les lettres classiques au lycée Fénelon et au lycée Blomet.
Il publie son premier recueil de poésie en 2016, *La Trace d’une visite*, aux éditions Cheyne. Le recueil reçoit en 2017 le prix du premier recueil de poèmes de la Fondation Antoine et Marie-Hélène Labbé pour la poésie, et le prix de poésie Maïse Ploquin-Caunan de l’Académie française. Il publie, chez Cheyne, en 2019, *Avec l’ombre*6.
– Emmanuel Godo, poète, écrivain, essayiste et professeur de littérature au lycée Henri IV.
En 2018, il publie chez Gallimard un premier recueil de poésies, *Je n’ai jamais voyagé*, qui sera suivi en 2020 par *Puisque la vie est rouge* et en 2023 par *Les Égarées de Noël.* À partir de 2017, il explore également dans ses essais des thématiques plus personnelles, sous la forme d’une trilogie parue aux éditions Salvator et composée de *Ne fuis pas ta tristesse* en 2017, de *Mais quel visage a ta joie ?* en 2019, et de *La Mort ? Non, l’amour* en 2021.
– Marcel Pérès, spécialiste des musiques du Moyen Âge, il est l’auteur de nombreuses études et d’une quarantaine d’enregistrements sur le chant ecclésiastique. Il dirige des programmes de recherche et des sessions de formation sur les plus anciens répertoires liturgiques. Il a fondé l’ensemble Organum en 1982.
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