Homélie de Mgr Michel Aupetit – Fête de la Dédicace de la Cathédrale Notre-Dame de Paris

– Voir le compte-rendu.

– Ap 21, 9b-14 ; Ps 83 ; 1 P 2, 4-9 ; Jn 10, 22-30

Tous les ans depuis des siècles nous sommes heureux de célébrer la dédicace de la cathédrale Notre-Dame. La dédicace signifie qu’il s’agit d’un lieu consacré dont l’hôte principal est Dieu lui-même. C’est la maison de Dieu, donc la maison de tous car le Seigneur ne fait acception de personne. Cette maison divine a accueilli tant et tant de monde, pourtant chacun pouvait se reconnaître chez lui. La maison de Dieu sur la terre est le signe du Ciel où Jésus prépare une place pour chacun d’entre nous.

Nous sommes tellement heureux maintenant que notre cathédrale soit consolidée, elle qui risquait la ruine. Nous entrons maintenant dans la phase de restauration. Elle sera plus belle que jamais et cela nous met le cœur en joie et nous remplit d’espérance.

Mais cette cathédrale est aussi le symbole de la restauration de cette Église fondée il y a 2000 ans par le Christ lui-même. Certains pensent qu’elle est en ruine et qu’elle est sur le point de s’effondrer. Pourtant, le Christ a affirmé que les portes de la mort ne prévaudraient pas contre elle. Nous le croyons profondément : comme notre cathédrale, l’Église du Christ restera debout.

Les compagnons et les cordistes qui restaurent notre chère cathédrale sont remplis d’enthousiasme. Ils savent bien qu’ils servent une cause qui les dépasse et ils mettent tout leur talent, tout leur savoir-faire à rebâtir ce qui a été détruit. De ces grands chênes magnifiques qui leur sont confiés, ils vont sortir des poutres sciées, rabotées en ajustant les tenons, les mortaises et les clefs de voûte.

Saint Pierre nous l’a redit : nous sommes les pierres vivantes de l’Église, nous sommes cet édifice qui doit être formé, sanctifié, ajusté à Dieu. Saint Augustin nous le rappelle : « Ce que nous voyons réalisé ici physiquement avec les murs doit se réaliser spirituellement avec les âmes. Ce que nous regardons ici accompli avec des pierres et du bois doit s’accomplir dans nos corps avec la grâce de Dieu ».

L’architecte en chef, c’est le Père ; le modèle, c’est le Christ ; le réalisateur, c’est l’Esprit Saint. Ce qui va nous assembler, nous ajuster, nous unifier pour bâtir une Église plus belle que jamais est l’accomplissement du grand commandement du Christ : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34).

Je laisse conclure saint Augustin : « Vous étiez vieux, vous n’étiez pas une maison pour moi, vous étiez gisants, écroulés. Donc, pour sortir de votre ancien état, de votre ruine, aimez-vous les uns les autres ».

Mgr Michel Aupetit,
archevêque de Paris