L’exemple et le désir : par quels moyens Dieu vient-il me chercher ?

Si les séminaristes sont tous appelés à la même chose, ils ne sont certes pas appelés de la même manière, souligne Henry, en dernière année de formation.

Identifier les moyens que Dieu a pris pour nous appeler, c’est faire un peu comme les patriarches qui, jadis, bâtissaient un autel pour marquer physiquement leur reconnaissance et imprimer l’œuvre de Dieu dans la création et dans leur vie spirituelle.

Pour ma part, je vois deux moyens privilégiés qui correspondent chacun à une période de la maturation de mon appel au sacerdoce. D’abord, le Seigneur m’a appelé par l’exemple. Cela peut étonner, à l’heure où l’idée du prêtre comme modèle est un peu battue en brèche aujourd’hui. Mais pour l’enfant que j’étais, ce fut une joie fondatrice de voir autour de moi bon nombre de prêtres heureux. Leur vie me paraissait simple et leur mission avait quelque chose d’attirant. À la messe, je les voyais élever l’hostie consacrée, ils parlaient du Seigneur et faisaient ainsi grandir en moi sa présence. C’est par ces exemples qui ont jalonné ma route que, mon esprit grandissant, je pouvais croire en la possibilité d’être prêtre. Pour faire comprendre ce qu’est une église à un enfant, mieux vaut lui en faire visiter une, plutôt que la lui décrire. Son imagination, seule, ne peut s’approprier toute la richesse du mot. La bonté du Seigneur est telle qu’aujourd’hui, certains de ces prêtres sont devenus des amis, des frères. Je peux compter sur eux pour me prodiguer des conseils avisés ou simplement m’encourager sur la voie que j’ai prise résolument.

Mais les modèles ne suffisent pas, le temps peut les éroder.. Que reste-t-il alors ? Le désir ! À bien y regarder voilà le véritable moyen que Dieu dépose dans nos cœurs, en tout cas dans le mien. Il occupe progressivement toute la place. C’est un désir multiforme : Au début du séminaire c’est un désir de service, un désir très profond de se donner. Mais c’est aussi le désir d’aimer Dieu, de le chercher, Le Seigneur me travaille chaque jour par ce désir qu’il renouvelle parfois de manière surprenante. L’enjeu à présent n’est plus tant de construire des autels pour Dieu dans ma mémoire, comme le faisaient les patriarches. Il faut, au contraire, que ma mémoire devienne un unique autel pour le Seigneur. Ainsi, plutôt que de scruter mon histoire pour y chercher les signes d’un appel de Dieu, je désire suivre les traces que le Christ laisse à chaque instant devant nous. Ce travail-là ne sera jamais terminé. Si je crois dans l’appel du Seigneur au sacerdoce, c’est parce qu’il me donne de désirer cet état de vie. Le désirer de toutes mes forces. C’est ainsi que le Seigneur est entré en dialogue avec moi et qu’il continue de me parler. Et pour répondre à son appel, , je l’appelle à mon tour dans ma prière et dans ma vie. Comme dans les psaumes, je peux lui dire « Tout mon désir est devant toi, et rien de ma plainte ne t’échappe. […] C’est toi que j’espère, Seigneur : Seigneur mon Dieu, toi, tu répondras. » (Ps 37, 10.16)

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