La boîte à joujoux de Claude Debussy
Piano et récitant.
Collège des Bernardins 20 rue de Poissy
« Une œuvre pour amuser les enfants, rien de plus » aurait dit Debussy à propos de sa Boite à joujoux. « Des poupées dansaient : un soldat vit l’une d’elles et en devint amoureux, mais la poupée avait déjà donné son cœur à un polichinelle paresseux, frivole et querelleur. Alors, les soldats et les polichinelles se livrèrent une grande bataille au cours de laquelle le pauvre petit soldat de bois fut fâcheusement blessé. Délaissée par le vilain polichinelle, la poupée recueillit le soldat, le soigna et l’aima : ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Le polichinelle frivole devint garde-champêtre. Et la vie continua dans la boîte à joujoux ».
L’argument original ressemble à une préfiguration de Toy Story : la boite à joujoux, où coexistent plusieurs soldats, une poupée et des polichinelles qui s’animent tous, quand la maison dort, la nuit.
André Hellé propose à Claude Debussy de composer la musique d’un « ballet pour enfants » en quatre tableaux dont il avait écrit l’argument et qu’il avait illustré de dessins en couleurs. Debussy accepte avec plaisir et s’attelle à la version pour piano. Le musicien se consacre avec enthousiasme à ce projet qu’il dédie à sa fille Claude-Emma, dite « Chouchou », alors âgée de sept ans. Il déclarait même composer en arrachant « des confidences aux poupées de Chouchou ». La musique de Debussy, joue volontairement de clin d’œil et de détournements, du chœur des soldats de Faust à la Marche nuptiale de Mendelssohn, Debussy se cite lui-même reprenant par exemple son « Golliwogg’s cake-walk », pièce déjà dédiée à « la jolie petite figure de Chouchou » sa fille chérie.