Retour sur le Pèlerinage des 7 églises
Ils étaient trois cent à marcher dans la nuit autour de sept églises de Paris pour entrer dans l’année de l’Appel voulue par notre Archevêque. Témoignage d’une pèlerine d’une nuit.
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"Mais on est combien ?!" Trois cent. Visage étonné du jeune homme à la question. Nous partîmes donc 300 pour un pèlerinage des sept églises. Réunis par équipes d’une dizaine, nous avons appris que ce que nous nous apprêtions à faire relevait d’une démarche du XVIème siècle, saint Philippe de Neri ayant proposé ce pèlerinage annuel à Rome.
Le Père Alexis Leproux, fondateur du parcours EVEN, à l’initiative de ce pèlerinage de nuit annuel nous a rappelé le rapport particulier de l’Eglise à la nuit : les moines interrompent leur sommeil pour prier, nous pouvons nous aussi mettre de côté notre confort et nos soirées divertissantes pour penser aux personnes isolées, à ceux qui souffrent, qui ne trouvent pas le sommeil réparateur dans la nuit, mais l’angoisse.
Nous quittons Saint-Germain-des-Prés pour rejoindre en silence Saint-François-Xavier. Nous méditons,dans notre carnet, le deuxième extrait d’Evangelii Gaudium. Après un commentaire du Père Alexis Leproux, moyennant une sono optimale pour notre groupe, nous partons vers Saint-Augustin.
Nous nous passons le dizainier et méditons les mystères joyeux. Le parvis de Saint-Augustin nous accueille. Nous sommes passés non loin de Matignon et de l’Elysée. Le Père Leproux nous invite à prier pour les hommes qui sont nos gouvernants. Le Père Jean-Baptiste Arnaud nous donne à voir la chance que représente ce pèlerinage : nous dépouiller du tumulte de l’actualité dont on a eu un bel exemple cette semaine, dit-il. Cette pause à Saint-Augustin est l’occasion de rappeler que Charles de Foucauld s’est converti dans ces murs. Le Père Leproux nous fait voir la belle espérance que représente la vie de Charles de Foucauld : le passage de la gourmandise à l’ascétisme.
Plus on avance, plus ça me plait : on me rappelle que le quotidien peut me détourner du Seigneur, notamment dans une discussion que nous partageons à trois sur notre rapport à Internet. Marcher et porter des chaussures de rando quand je croise des filles habillées pour sortir a aussi été un petit sacrifice. Mais je préfère cette vie qui me pousse à offrir une nuit à la prière et au partage avec mes frères, à une tournée des bars.
Halte-prière dans une église où nous sommes accueillis par la chaleur des bougies de l’allée centrale. Ce pèlerinage permet aussi de découvrir des paroisses que je ne fréquente pas. Sainte-Marie des Batignolles est une église à taille humaine au bois peint en bleu. Le Père Olivier Teillhard de Chardin, curé de la paroisse, nous remercie d’être venus dans sa paroisse et nous bénit.
Une marche sportive, dénivelé oblige, nous emmène à Montmartre. Nous avons la chance de pouvoir prendre un temps d’adoration dans la basilique qui, à cette heure, est fermée. Les pèlerins sont assez nombreux et je découvre la basilique éclairée uniquement par des veilleuses. Le Père Jean Laverton, recteur de la basilique, nous donne quelques repères de l’histoire de la basilique.
Il est une heure du matin, nous croisons quelques jeunes qui ont arrosé leur soirée, sur le parvis de Montmartre. Certains s’arrêtent écouter ce que le Père Leproux nous dit de l’extrait d’Evangelii Gaudium. Une jeune fille dit "attends il y a un mec qui parle", j’en profite pour lui dire que c’est un prêtre et que nous sommes partis de Saint-Germain-des-Prés pour faire le tour de sept églises dans tout Paris. "Noooonnnn....??!!!". Nous sommes visibles, nous sommes jeunes, dire aux autres jeunes pourquoi nous sommes là, me rend heureuse.
Un nouveau chapelet pour redescendre dans le centre de Paris, à Notre-Dame des Victoires où le Père Hervé Soubias nous fait l’honneur de nous ouvrir les portes de la basilique à deux heures et demi du matin ! Comme le Père Teillard de Chardin, il nous remercie pour notre présence et nous raconte que la basilique n’a pas toujours été aussi fréquentée. Le Père Soubias nous propose de passer devant la statue de la Vierge Marie, il nous invite à l’appeler "Maman". Je crois que je me souviendrai toute ma vie de ce moment : nous tous en silence, la Vierge majestueuse, bleu ciel et fleurie et cet instant de quelques secondes qui dure.
Nous partons rejoindre Notre-Dame de Paris avec "le premier inconnu qui passe" (du groupe) à qui nous confions nos rêves de sainteté et nos élans missionnaires. J’apprécie que l’on nous rappelle d’être missionnaires.
A trois heures et demi, nous sommes en train de chanter "Céleste Jérusalem" devant le portail de Notre-Dame. Il y a de la brume, nous sommes seuls dans la ville, peu de voitures passent. C’est si parfait comme moment que je me crois dans un film.
Cette nuit, j’ai fait un pèlerinage pour me couper du quotidien, éprouver des sensations d’efforts physiques et je suis aussi partie à la rencontre d’églises que je ne connaissais pas. Je peux l’avouer maintenant, j’avais un peu peur de ne pas tenir le parcours et de me sentir seule. J’ai commencé à avoir mal aux pieds, seule au moment d’aller chercher le bus de nuit. Derniers kilomètres les plus durs à parcourir ? Je crois plus à la force de la prière en groupe qui fait oublier son propre bien.
Pauline
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Le thème du pèlerinage des 7 églises de 2014 : une méditation de « La joie de l’évangile » du Pape François.
"La vie augmente quand elle est donnée ; elle s’affaiblit dans l’isolement et l’aisance. Ceux qui tirent le plus de profit de la vie sont ceux qui mettent la sécurité de côté et se passionnent pour la mission de communiquer la vie aux autres".
PROGRAMME
Départ : RDV samedi 11 janvier 2014 à 21h à Saint-Germain-des-Prés
Arrivée : 4h du matin (environ)
ITINERAIRE
Sain-Germain-des-Prés > Saint François-Xavier > Saint Augustin > Sainte Marie-des-Batignolles > Basilique du Sacré Coeur > Notre-Dame des Victoires > Notre-Dame de Paris > Saint-Germain-des-Prés